6 nouvelles technologies qui vont changer le suivi des diabétiques

L’Advanced Technologies and Treatments for Diabetes conférence a récemment rassemblé, à Paris, quelque 2.645 spécialistes intéressés par l’application des nouvelles technologies dans la prise en charge du diabète. Il y a été naturellement beaucoup question des systèmes en boucle fermée, qui permettent aux personnes atteintes de diabète de surveiller leur glycémie en continu et de gérer automatiquement leur dose d’insuline. Jamais, ces systèmes n’ont été aussi proches de devenir une réalité validée pour les patients atteints de diabète de type 1. Les progrès concernent chacun des éléments de la chaîne, allant des capteurs aux algorithmes calculant la réponse insulinique à apporter. Quelques exemples concrets.

La CGM est fiable

L’organisation sans but lucratif T1D Exchange a présenté les résultats de l’étude REPLACE-BG . Les 226 adultes de l’étude, atteints de diabète de type 1, avaient tous reçu un système de surveillance continue de la glycémie (CGM) G4 de Dexcom pour être ensuite aléatoirement répartis dans les deux bras d’étude, selon qu’ils dosaient leur insuline sur base de la seule lecture du CGM (n=149) ou sur base de la lecture de CGM avec confirmation par une mesure traditionnelle de la glycémie. Au terme de 6 mois de suivi, le pourcentage de temps passé dans la zone cible (70-180mg/dl) - de l’ordre de 63-65% - et le nombre d’hypoglycémies sévères se sont montrés comparables dans les 2 groupes. Les auteurs en ont conclu que l’administration d’insuline sur base de la CGM seule s’avère à la fois sûre et efficace. Selon Dana Ball, qui dirige T1D Exchange, « cette étude constitue une étape importante dans la levée des barrières réglementaires à l'automatisation de l'administration d'insuline chez les patients atteints de diabète de type 1 » .

Des mesures non invasives au niveau de l’oreille

La société Integrity Applications a présenté la dernière version de son GlucoTrak, un système de monitoring du glucose non invasif qui se fixe au niveau du lobe de l’oreille. Son algorithme compense l'effet retardateur des tissus par rapport aux excursions post-prandiales de la glycémie, ce qui améliore la précision de leurs mesures. Le PARD du GlucoTrack est de 8,2%, ce qui est au moins équivalent à celui des dispositifs de CGM disponibles dans le commerce comme le mentionne la communication .

Plus de temps à la cible

Insulet, fabricant de la ligne Omnipod de pompes à insuline sans tubulure, a présenté des données concernant son système en boucle fermée, un système hybride appelé OmniPod Horizon. L'étude a concerné 24 patients et portait sur 36 heures. Une version modifiée d'Omnipod, un capteur Dexcom CGM et l'algorithme de contrôle prédictif personnalisé d'Insulet ont ainsi été testés. L'utilisation du système a été associée à des temps réduits d’hypoglycémie en comparaison à ce qui était observé avant l’étude. En outre, les patients sont restés 69% du temps dans la zone glycémique cible cours de l’étude, et même 90% durant la nuit.

Démocratiser la technologie

La société Nemaura Medical a présenté son patch de CGM jetable sans aiguille SugarBEAT . Celui-ci - toujours en cours de développement - mesure environ 1 millimètre d'épaisseur et utilise un capteur électronique miniaturisé pour mesurer les glycémies qui sont ensuite transmises à l’application dédiée d’un smartphone par Bluetooth. L’avantage majeur de ce patch est qu’il devrait être proposé à un prix "compétitif », et ce, dès l'année prochaine.

Une sonde sous-cutanée ...

La sonde miniaturisée de Senseonics  - qui est distribuée par Roche Diagnostics - est conçue pour mesurer le glucose dans le fluide interstitiel pendant jusqu'à six mois. À la différence des sondes courantes, la sonde de Senseonics est prévue pour être implantée en sous-cutané au niveau du bras.
La mesure du glucose ne repose pas sur une méthode chimique, mais sur l’utilisation d’une diode électroluminescente et d’un polymère réagissant avec le glucose intestitiel. Les mesures sont réalisées en continu, transmises à un émetteur collé à la surface de ta peau, puis à un smartphone, de façon autonome, sans aucune incitation de l'utilisateur.
L’implantation sous-cutanée de la sonde offre certains avantages par rapport aux patches (pas d’allergie, car la fixation de l’émetteur se fait avec une colle faible, peu allergisante, qui n’est pas sans rappeler celle des post-its et permet donc de le retirer et de le replacer en fonction des circonstances, comme la prise d’une douche), tandis que la méthode de mesure se montre très précise, en particulier dans les situations de glycémies extrêmes ou changeantes.

Le dispositif pourrait être mis à disposition dans notre pays d’ici quelques mois. Notre pays qui s’est précédemment distingué en accordant un remboursement au glucomètre FreeStyle d’Abbott avant nos voisins européens.

Ou collée…

Roche a également présenté son premier système CGM Accu-Chek®Insight, qui sera disponible dans différents pays à partir de l'année prochaine. Dans ce cas, la sonde sera appliquée comme un patch et non pas sous-cutanée.

Mais ce n’est pas tout…

Roche a étendu son partenariat avec la plateforme mySugr , qui est pour mémoire, la version web du traditionnel carnet de diabète. Les utilisateurs inscrits à l'application mySugr pourront télécharger automatiquement des données sur leur glycémie à partir de la nouvelle génération de lecteurs de glycémie Accu-Chek. En outre, le partage des données avec les professionnels de la santé et le personnel soignant sera facilité.

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