De Block met les mutuelles sous pression

Maggie De Block veut une plus grande transparence financière de la part des mutuelles et éviter les conflits d’intérêt dans le chef des organismes assureurs.  Ces intentions avaient déjà été exprimées par le MR lors de la campagne électorale et se retrouvent partiellement dans la déclaration du gouvernement Michel 1er.

Du côté des mutuelles, on grince des dents.

 

«Les mutuelles ne doivent plus être les représentants exclusifs des patients, alors qu’elles sont aussi des dispensateurs de soins, par exemple comme propriétaires de certains hôpitaux. Car, autour de la table, on ne sait plus si elles adoptent une position comme représentantes des patients ou pour protéger leurs intérêts économiques»,  cette déclaration de la nouvelle ministre de la Santé publique, Maggie De Block,  à nos confrères du Soir n’est pas passée inaperçue. Il est vrai qu’il est rare que le ministre qui a la Santé publique dans ses attributions attaque de façon aussi frontale les puissants organismes assureurs.

Les mutuelles n’ont pas tardé à réagir. Défendant sur La Première le fait que plusieurs responsables des Mutualités chrétiennes siègent dans les conseils d’administration de quelques hôpitaux, Jean Hermesse, secrétaire national, a rétorqué, que ces mandats ne sont pas rémunérés et, en substance, qu’il vaut mieux, que ces administrateurs soient des mutuellistes plutôt que des médecins. Le corps médical appréciera.

Jean-Pascal Labille a rapidement réagi dans un communiqué: «S'agit-il d'une interview de la ministre de la Santé ou du médecin De Block?» Selon le secrétaire général de la Mutualité socialiste Solidaris, «les différentes strates de contrôle contribuent à faire des mutualités l'un des secteurs les plus contrôlés du pays. Si ce dispositif se justifie pleinement du fait que les mutualités sont tenues de gérer des moyens publics, nous ne pouvons accepter que la ministre de la Santé se complaise à faire comme si les mutualités n'étaient soumises à aucune forme de régulation.»

 

Intérêt particulier

Pour Labille, dire que les mutualités défendraient des intérêts particuliers plutôt que l’intérêt collectif au sein des instances de l’Inami est faux et contredit par les faits. «Par exemple, chaque année, dans le cadre de l’élaboration du budget de l’assurance maladie, les mutualités formulent des propositions pour améliorer l’efficacité du système de soins de santé et d’assurance maladie. Ces propositions concernent tous les secteurs. Au niveau hospitalier, les mutualités ont récemment défendu et obtenu un renforcement de la forfaitarisation des médicaments ainsi que de l’hôpital de jour. Cela s’est traduit par des économies substantielles pour le budget de l’assurance obligatoire.»

La Mutualité socialiste Solidaris s'étonne de la volonté de la ministre De Block de limiter la faculté des mutualités de représenter les patients.  «Lorsque Madame De Block évoque sa volonté d'introduire dans les organes de concertation des plateformes de patients, on ne peut que s'interroger quant aux objectifs réels d'une initiative dont la principale conséquence consistera à fractionner - et donc affaiblir - la représentation des patients dans les organes décisionnels.»

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