Dr. Berg : « L’aspect financier seul n’explique pas la pénurie de gériatres »

A l’occasion de la publication de la dernière étude de SIRIUS Insight sur la répartition des lits gériatriques en Belgique, Le Spécialiste revient sur les causes et les conséquences de la pénurie de gériatres ainsi que sur les remèdes avec le Dr Nicolas Berg, président de la Société Belge de Gérontologie et de Gériatrie (SBGG), co-président du MoDeS-Cartel et membre du GBS Gériatrie.

Selon les données de l’étude de SIRIUS Insight, la Belgique dispose de 7,3 lits gériatriques par 1.000 habitants de 75 ans et plus, avec des disparités géographiques certes, mais qui sont liées également à la présence d’hôpitaux dans ces régions. « Dans certaines zones de la province de Luxembourg, le nombre de lits gériatriques par 1.000 habitants de 75 ans et plus est moins élevé, mais cela n’a rien d’étonnant vu que le nombre d’hôpitaux et de lits hospitaliers y est aussi moins élevé », commente le Dr Berg.

Le nombre de gériatres actifs est quant à lui d'environ 300, alors que selon les exigences du programme de soins gériatrique, il devrait tourner autour du millier. Certains services de gériatrie tournent même sans gériatre. La pénurie est donc bien présente. Pour Nicolas Berg, elle est à imputer en premier lieu, au caractère apparemment moins technique par rapport aux autres disciplines et en deuxième lieu, aux nombreux stéréotypes liés au vieillissement.

L’argent seul n’explique pas tout

« Je ne pense pas que l’aspect financier soit la raison principale de la pénurie. Certes, nous ne sommes pas les médecins qui gagnons le mieux notre vie, mais dans pas mal d’hôpitaux, on fonctionne par pools, et donc, le gériatre gagne la même chose que d'autres spécialistes des branches de la médecine interne. Maintenant, il est vrai que la question financière peut parfois créer des problèmes au sein d’un pool », commente Nicolas Berg.

« Et au niveau de l’hôpital, dans le mode de financement actuel, la gériatrie est financée en fonction du nombre de lits justifiés et du RCM. Dès lors, dans beaucoup de services, la gériatrie est rentable. Au CHR de la Citadelle, nous avons 123 lits agréés, et nous en justifions 146. Nous avons une occupation très importante et un bon turn-over, ce qui plaît au gestionnaire », poursuit le gériatre.

Maintenant, pour ce qui est des honoraires médicaux, c’est autre chose. « Là, c’est difficile d’être rentable avec pour seule activité de gériatre, surtout en hôpital de jour et en liaison. Mais c’est quand même un peu mieux qu’il y a quelques années. Quant au nouveau système de financement, en première analyse, selon une étude en cours réalisée conjointement avec le CHU de Liège, nous estimons que peu de patients de gériatrie sont concernés par la première phase que la ministre envisage de forfaitariser puisque celle-ci comprendra des patients de sévérité faible et très standardisables ».

> Retrouvez la suite de l’interview du Dr Nicolas Berg sur les conséquences de cette pénurie et les remèdes qu’il propose dans notre journal papier ou notre journal on-line

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