La fin de la garde de nuit? Pas sûr que Maggie De Block soit d'accord!

A la suite de la dernière agression en date d'un MG de garde en région liégeoise, la FLAMG (la Fédération des cercles locaux) affirme haut et clair qu'à ses yeux, «la seule réforme possible est (…) la suppression de l'obligation de se déplacer et la suppression de la garde de nuit» (voir sur ce site). Notamment parce qu'il n'est manifestement pas possible de protéger correctement les médecins, faute de moyens – ou de volonté politique…

Interrogée par nos soins, la ministre Maggie De Block nous fait savoir, par l’intermédiaire de son porte-parole, qu'elle comprenait «l'inquiétude» des généralistes de Saint-Nicolas et qu'elle «compatit réellement avec eux».

Elle réaffirme ensuite que la visite à domicile, «dans la 'demeure' des patients afin de les soigner dans leur environnement familier, (…) est un service précieux, tant du point de vue de la santé publique (…) que d'un point de vue social». Selon elle, il est donc pénible de devoir constater que cette possibilité unique qui caractérise la médecine générale est «littéralement menacée par des agressions».

Maggie De Block prend ensuite acte de l'impuissance relative qu'a exprimée le chef de la zone de police d'Ans/Saint-Nicolas, qui «démontre qu'il s'agit d'un problème général qui se manifeste dans toute la région». Première contre-argumentation possible face à l’opinion exprimée par la FLAMG, qui estime pour sa part que la problématique touche l'ensemble du pays, et qu'il faut l'aborder sous cet angle.

Il y a plus surprenant dans ce premier commentaire de la ministre. Elle cite ainsi le policier qui s'inquiète pour la sécurité des MG mais ajoute que, «par extension, d'autres prestataires de soins (p.ex. les praticiens de l'art infirmier, les kinésithérapeutes, les médecins de contrôle, etc.) lors de visites à domicile» seraient aussi menacés. Le policier n'évoquait pourtant, dans son courrier adressé aux médecins, que la garde de nuit. Et cette dernière ne concerne certainement pas les professions citées par la ministre.

Je vous ai compris, mais…

Maggie De Block promet ensuite des échanges imminents sur la problématique entre politiques et avec les représentants de la profession. «Ce problème de sécurité ressort en premier lieu des compétences de l'Intérieur. Cependant, en tant que ministre de la Santé publique et ancienne généraliste, je prends ce problème très au sérieux (…). C'est pourquoi je souhaite trouver au plus vite une solution à la situation actuelle sur le terrain, en collaboration (…) avec le ministre Jambon ainsi que le secteur (…), ce mois-ci encore» pour examiner «quelles mesures peuvent être prises. En attendant, j'encourage fermement tous les prestataires à préférer le certain à l'incertain et à ne pas prendre de risques inutiles.»

La ministre plaide enfin pour que les cercles voient ce qui est possible d'organiser avec la police de leur zone, «par exemple une escorte policière en cas d'appel à grands risques». Et si cela s'avère impossible, «je demande avec insistance aux médecins généralistes d'éviter tout risque inutile».

A ce stade donc, pas un mot sur l'éventualité d'une fin définitive de la garde MG la nuit, qui serait bien de son ressort. A moins que cette problématique actuellement fédérale ne soit renvoyée petit à petit vers les Régions?

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