Le réseau Iris tenté par l’ambulatoire

Le réseau hospitalier Iris – qui fédère tous les hôpitaux publics bruxellois – vient de présenter son plan stratégique 2015-2018. Dans cette feuille de route d’une trentaine de pages, l’accent est essentiellement mis sur l’ambulatoire et la spécialisation des hôpitaux.

 

Etienne Wéry (© Laetizia Bazzoni)Les hôpitaux publics bruxellois se stabilisent et peuvent envisager l’avenir à moyen terme. Les responsables du réseau Iris rappelle qu’en 2013 trois directeurs généraux sur cinq avaient quitté leurs fonctions et qu’en 2014 un quatrième était parti à la pension. Début 2015, la direction générale du CHU Brugmann a changé de main. «Ces changements à la tête des hôpitaux ont sensiblement ralenti le processus de réflexion et de concertation stratégiques pour le réseau, notamment parce que le management de la faîtière a été envoyé pour assumer les fonctions de direction générale à titre intérimaire», expliquent Etienne Wéry, administrateur délégué du réseau, et Faouzia Hariche, présidente du réseau.

Ce plan stratégique ne s’étend que jusque 2018. Un choix délibéré de la faîtière qui, en raison «des circonstances actuelles et de l’incertitude qui règne sur le secteur des soins de santé», a décidé de confectionner un plan «réaliste sur une courte période dans l’attente de certaines mises en œuvre et réflexions en cours».  

Faouzia HaricheLe réseau hospitalier compte durant les prochaines années concrétiser les collaborations prévues dans l’accord-cadre scellé avec l’ULB et l’Hôpital Erasme (lire notre dossier à ce sujet dans Le Spécialiste 15-02) et se rapprocher de la VUB et de l’UZ Brussel. «Au-delà de 2018, les aspects concrets du déménagement de l’Institut Bordet, des rapprochements avec l’Hôpital Erasme et l’UZ Brussel, de la constitution du CHU de Bruxelles ou du redéploiement des Hôpitaux Iris Sud seront coulés dans un nouveau plan stratégique à plus longue échéance, incluant également les conséquences à long terme de la refonte des organes régionaux en charge de la santé suite à la VIe réforme de l’Etat et du Plan Santé Bruxellois», expliquent Hariche et Wéry.

Afin de financer ses missions spécifiques (et principalement les tâches d’intérêt communal), la structure faîtière demande le maintien du subside régional annuel de 10 millions d’euros et son indexation.

 

Hospitalisation à domicile

Deux axes forts et relativement originaux ressortent de ce plan stratégique. La volonté du réseau interhospitaliser d’étendre ses activités vers l’ambulatoire et de repenser l’échelonnement de son offre médicale. Ces ambitions devraient se concrétiser à l’horizon 2018 par plusieurs actions concrètes:

  • Le réseau aura développé davantage les activités de proximité dans le domaine de l’hospitalisation, de la One Day et des consultations et examens ambulatoires, ce qui se traduit notamment par une augmentation du nombre de séjours et une diminution de leur durée moyenne, par un accroissement du nombre de lits aigus justifiés, du nombre de places de jour, des plages d’accueil ambulatoire...

  • Il aura pris position sur le type d’activités exercées sur chaque site d’hospitalisation et aura poursuivi l’adaptation de sa structure de lits entre indices aigus et de long séjour.

  • Il aura renforcé l’échelonnement des prises en charge, y compris avec l’Hôpital Erasme et l’UZ Brussel, pour un certain nombre de pathologies autour de centres de référence reconnus, en particulier dans les domaines du cancer, des enfants et des seniors. Dans ce cadre, chaque hôpital aura développé au moins un centre de référence pour tout le réseau, reconnu par tous les autres hôpitaux.

  • Il aura noué de nouveaux partenariats en amont et en aval (maisons médicales, associations de généralistes, maisons de repos et de soins, services de soins à domicile...).

  • Il aura créé, seul ou en partenariat avec une (ou plusieurs) structure(s) existante(s), une structure d’hospitalisation à domicile (HAD), en parfaite intelligence avec les médecins généralistes des zones concernées et, dans ce cadre, il aura lancé des projets-pilotes visant à raccourcir les séjours dans les lits du réseau pour certaines pathologies ‘transférables’ en HAD.

  • Il aura élargi son périmètre d’interventions à d’autres acteurs de soins non-hospitaliers (à domicile et en MRS) pour intégrer de manière plus efficace les filières de soins complètes et optimiser les différentes phases de prise en charge des patients.

En résumé, les hôpitaux Iris veulent sortir de leurs murs. La réussite de cette opération dépendra beaucoup de leur capacité à nouer des collaborations durables et profitables avec les autres acteurs de la santé bruxellois et principalement la première ligne.

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