MG suisses: apprendre (à soigner) en équipe, la clef!

Pour mfe, l’union professionnelle «Médecins de famille et de l'enfance Suisse», séduire de futurs MG ne suffira pas pour étancher les besoins sanitaires d’une population vieillissante. Il faut repenser les soins médicaux de base, affirme-t-elle. Elle plaide pour la création d’équipes interprofessionnelles partageant des formations qui le sont tout autant.

Medi-Sphere a plus d’une fois évoqué les efforts des MG helvètes pour redorer le blason de leur métier et attirer des recrues. Il y a quelques années, leurs préoccupations ont débordé du microcosme professionnel pour gagner la société, à la faveur d’une «initiative populaire» baptisée «Oui à la médecine de famille», qui avait le soutien de plus de 200.000 citoyens. Elle a poussé les autorités à sortir un contre-projet convergent, ainsi qu’un «master plan», pour revaloriser la discipline.

De l’eau a coulé sous les ponts, avec des mesures satisfaisantes comme l’augmentation des places d’étude de médecine. Médecins de famille et de l'enfance Suisse (mfe) n’en continue pas moins de tirer le signal d’alarme quant aux effectifs de généralistes. Elle-même a travaillé à améliorer l’image du métier tous azimuts: confrères, étudiants, décideurs. Elle souligne le rôle sur ce plan des Jeunes médecins de premier recours suisses (JHaS), qui sont parvenus à donner «une image fraîche et positive» de la médecine générale, commente le Dr Streit, responsable de la promotion de la relève (un titre évocateur…) à l’Institut de médecine de famille de Berne. mfe milite désormais pour une formation post-graduée de qualité «qui doit s’effectuer dans un cabinet médical de médecin de famille».

Mais attirer des bras ne suffira pas, prédit-elle, face à l’augmentation des patients âgés, polymorbides, et des cas complexes. De nouveaux modèles de soins s’imposent. «Seule la création d’équipes interprofessionnelles formées de toutes les professions de la santé impliquées dans les soins de base nous permettra d’assurer à la population un suivi de grande qualité», estime Marc Müller, vice-président de mfe. Mais, dit-il, on ne peut donner l’injonction de créer ces équipes, ex nihilo. Il faut un apprentissage partagé. «Les professionnels ont besoin de modules de formation et d’expérience en commun pour acquérir des attitudes et des convictions communes.» mfe ne semble pas peu fière d’avoir lancé ce printemps la première formation post-graduée interprofessionnelle, en important un modèle canadien. Cette formation pilote de trois jours visait à offrir à tous les acteurs des soins primaires la possibilité d’acquérir les compétences clés nécessaires à collaborer ensemble.

L’empowerment, aussi

Autre recette avancée par mfe: que la Suisse investisse dans ce qu’on appelle en anglais la health literacy, soit les compétences en matière de santé de la population. Elle cite les domaines ciblés de la nutrition, du mouvement, de la prévention des addictions et de la gestion du stress, pour lesquels il faudrait prévoir des programmes de sensibilisation. Du reste, il n’est pas nécessaire selon elle d’aller chez le médecin pour «n’importe quel petit problème». C’est ainsi que mfe considère les pharmaciens comme des sortes de relais ou de garde-barrières, qui «peuvent également reconnaître et traiter un bon nombre de maladies. Il s’agit donc d’adapter leur cursus d’études en conséquence et de les former.»

> Plus d'infos  www.medecinsdefamille.ch 

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