Patients et politiques de santé: la Luss à l’assaut du cabinet

Après lui avoir adressé une «Lettre des associations de patients», la Luss a obtenu audience fin juin auprès (d’un collaborateur) de Maggie De Block. Les associations regrettaient e.a. l’absence de concertation avec les patients. Leur coupole francophone se réjouit que le cabinet ait accepté d’institutionnaliser les rencontres et de fixer un agenda. «C’est déjà une avancée positive!» Pourraient être analysées à l’avenir: des mesures d’exception préservant les patients chroniques d’augmentations de prix.

Plusieurs associations de patients avaient émis le souhait de réagir collectivement aux mesures d’économies imposées par le cabinet De Block et de réfléchir à la manière de présenter des revendications politiques communes, contextualise la Ligue des usagers des services de santé (Luss). Reçus par le collaborateur ministériel chargé des thèmes en lien avec le patient, Benoît Mores, ses émissaires ont eu droit à cet inusable propos apéritif auquel les délégations de médecins n’échappent pas non plus: la nécessité de faire des d’économies est et restera incontournable pour la ministre libérale, la marge de manœuvre est donc très étroite. «Cela n’empêchera pas la Luss de continuer à plaider publiquement pour mettre fin aux coupes budgétaires dans le secteur des soins de santé», indique la Ligue sur son site.

Le thème central cher aux associations que fédère la Luss – pour faire bref, les inquiétudes vis-à-vis des mesures d’économies en cours et les difficultés que celles-ci engendrent sur le terrain – n’a pas manqué d’être abordé, à renfort d’exemples concrets, rapporte la Ligue. «Une personne malade chronique subit de plein fouet toutes les mesures et ce, dans un contexte économique de plus en plus dur», a-t-elle fait observer. Et des mesures d’économies qui ne visent pas directement les patients mais les professionnels et les hôpitaux «ont aussi des répercussions sur les patients».

La Luss qualifie l’écoute d’attentive. Elle souligne l’avancée que constitue l’acceptation, par l’équipe De Block, de l’idée d’institutionnaliser des rencontres patients-cabinet, «afin de pouvoir agir en amont des prises de décisions».

Toujours d’après le feedback de la Luss, les discussions ont amené «à réfléchir à des pistes telles que la mise en place de mesures d’exceptions protégeant les malades chroniques de l’augmentation de prix d’un médicament ou autre produit de soin par exemple. Certaines augmentations ont peu d’impact quand il s’agit d’une consommation ponctuelle mais peuvent avoir un grand impact financier pour un malade chronique qui consomme ce produit sur une longue durée.» Le collaborateur de la ministre aurait également marqué un intérêt particulier pour les témoignages évoquant les surcoûts subis lors d’une hospitalisation en ambulatoire. «Il s’est engagé à creuser la question et à identifier [leur] source.»

La Luss, qui a proposé un agenda de rencontres à des moments clés avec le cabinet, a pour projet d’essayer d’influencer la «note politique 2018 de Maggie De Block, toujours basée sur l’accord du gouvernement de 2014, [qui] sera rendue publique en octobre 2017». Elle a programmé un été studieux, prévoyant de travailler à un dossier argumenté sur les politiques de santé à l’attention de Maggie De Block, toujours enrichi d’exemples concrets, de besoins, témoignages et propositions des patients.

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