Convention collective avec les MACS: les attentes de la Délégation, les réactions de l’UNESSA

Alors que la convention collective conclue au sein de la Commission paritaire nationale médecins-hôpitaux (CPNMH), concernant les médecins en formation sera rendue obligatoire à partir du 1er avril 2024, la Délégation attend encore d’autres avancées. Pour l’UNESSA et le Dr Devos il faudra revoir la manière d’organiser le travail.

Evidemment, le paiement mensuel des prestations excédant 60 heures par semaine (outre la rémunération de base pour les premières 48 heures/semaine et les indemnités pour heures inconfortables qui étaient déjà payées chaque mois) et d’autres mesures sont des premières avancées.... Mais il reste des combats à mener pour améliorer la qualité de travail des Médecins Assistants Candidats Spécialistes (MACS) comme l’explique le Dr Niset : « Nous espérons dans les prochains mois connaître des avancées en matière de reconnaissance du télétravail. Nous avons fait un pas en avant avec la nouvelle convention dans ce sens mais les modalités ne nous satisfont pas. Le travail est donc à poursuivre. » 

Les sursalaires

Un autre dossier sera sur la table : « Les signataires de l’opting out devraient avoir un nombre de jours de congé majorés pour correspondre au nombre d’heures réellement prestés. Par ailleurs, la question des sursalaires (encore un peu en deçà de ce qu’ils devraient être), nous préoccupe toujours.  Il s’agit de surcoût majeur pour les hôpitaux. Il faut donc trouver un terrain d’entente. »

Simplifier les règles

Enfin, selon lui, le temps est venu aussi de simplifier les règles d’opting out : « Cela reste compliqué à calculer, à rémunérer, à comptabiliser...Nous sommes demandeurs de simplifier très fort les règles. »

Une autre question doit également être abordée : « Il faut aussi qu’un moment la discussion sur le chômage et la pension se poursuive. Cela touche de plus en plus de médecins en formation. C’est loin d’être un non-problème. Même s’il y a des pénuries, des médecins  peuvent se retrouver quelques mois sans pouvoir prester... Dès le moment où ils n’ont pas encore l’agrément, ils n’ont plus leur statut d’assistant... Ils n’ontdonc  pas de rémunération possible. »

Un accord trouvé et applicable partout 

Du côté d’Unessa, le directeur général Dr Philippe Devos fait le point : « Au niveau de la convention collective, nous sommes heureux d’avoir trouvé un accord avec les jeunes médecins en formation. Leurs conditions de travail sont importantes pour nous.  A présent, il faut évidemment qu’elles soient appliquées partout et par tout le monde sur le terrain. Il faut être certain que tout le monde a compris la convention de la même façon.»

Pour lui, « les nouvelles règles sont dans l’intérêt des jeunes médecins mais aussi de leur santé et de celle du patient. Ce dernier aura devant lui des jeunes médecins dans un état physique et mental capable de fournir les meilleurs soins. » 

Quand on lui demande son avis sur « la question du télétravail qui n’est pas encore résolue », il évoque la spécificité du métier : « Cela reste un métier de compagnonnage et d’apprentissage où il faut, par la relation que l’on a avec son maître de stage, apprendre son métier. Cette proximité n’est pas toujours évidente à déployer en télétravail. Le jeune médecin doit aussi apprendre sur le terrain une partie de l’art de son maître de stage. La médecine n’est pas que des études purement scientifiques. » 

Réfléchir à l’organisation du travail

Pour favoriser une avancée à ce niveau, il faudra revoir la manière d’organiser le travail : « Les maîtres de stage et les médecins plus âgés vont devoir réorganiser la manière de travailler  pour que le temps où l’assistant est présent sur le terrain soit du temps à haute valeur ajoutée dans le cadre de sa formation. On l’a vu aux USA où il y a eu la même réflexion, il y a une dizaine d’années. A présent, les Facultés et les maîtres de stage doivent avoir une réflexion pour réorganiser l’apprentissage en lien avec ces nouvelles réalités de temps de travail de notre époque. »

La question de l’opting out découle de la même réflexion. « Pour nous, il est important d’être aligné à la Commission paritaire avec la CHAB, les hôpitaux académiques. Nous devons avoir une réflexion globale du temps de travail et de la qualité du travail et des soins.» 

Ces dossiers ne sont donc pas complètement refermés....

Lire aussi: MACS : la convention collective conclue au sein de la CPNMH rendue obligatoire

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