Quelle ne fut pas ma surprise, en relevant le courrier un jour de la fin de l’année 2016, espérant y trouver des vœux de nos amis, de découvrir une lettre d’Elio Di Rupo commençant par «Cher docteur…». J’étais bouleversé: nous ne nous étions jamais parlé, j’ignorais qu’il me connaissait et voilà qu’il m’écrivait. Je me suis assis et j’ai lu la lettre en tremblant d’émotion.

Cela commençait fort: «Aujourd'hui, le gouvernement fédéral… met à mal l'écosystème de solidarité qu'est la sécurité sociale». «D'une part», poursuit-il, «il porte atteinte aux patients». «D'autre part, les professionnels de la santé sont également visés…».  «Les pharmaciens voient leurs revenus se réduire.»

Elio Di Rupo annonce aussi dans sa lettre que son parti compte poursuivre en 2017 son «combat en faveur des meilleurs soins en réponse aux besoins de chacun».

Je me dis à part moi que le parti d’Elio Di Rupo a eu 25 ans pour aider les médecins et les pharmaciens à la prise en charge des patients mais que pendant ces 25 années de pouvoir il a surtout été préoccupé par le sort des mutuelles.

J’ignore si il a adressé sa missive aux seuls médecins et pharmaciens francophones mais faisons-en l’hypothèse: environ 25.000 médecins et 8.000 pharmaciens, soit 33.000 lettres, 33.000 enveloppes, 33.000 timbres. Il ne fait aucun doute dans mon esprit que les timbres Prior ont été prélevés du salaire de l’ex-Premier Ministre, ne soyons pas poujadistes, cela fait donc au moins 33.000 euros en provenance de sa cassette personnelle. Avec cet argent, combien de potages aurait-il pu offrir aux sans-abris, combien d’enfants défavorisés aurait-il pu gâter par un petit cadeau, combien…?

Elio m’a écrit. Il a eu tort.