Pour 4 médecins sur 5, la fin de la Pax Medica se profile!

Les turbulences autour de l’accord médico-mutuelliste et sa résolution par une majorité de syndicats médicaux signent-elles la fin d’une relative Pax Medica? C’est la question que Le Spécialiste et Medi-Sphere ont posée dans un «sondage minute» en ligne.

Entre le jeudi 12 janvier et le lundi 16 janvier, 224 médecins généralistes et spécialistes, francophones (131) et néerlandophones (93) ont répondu. Premier constat, tant au Nord qu’au Sud du pays, une large majorité se dégage pour prononcer la fin de la Pax Medica. Pour près de 85% des francophones, la paix médicale est enterrée. Les chiffres sont à peine moins massifs du côté néerlandophone avec 76,3% des médecins pour lesquels la Pax Medica est en état de mort clinique. Respectivement 15% des francophones et des 23,7% des néerlandophones, estiment en revanche que la paix médicale n’est pas finie.

Mais que pensent les médecins de la fin de la Pax Medica qu’ils anticipent? Est-ce une bonne chose parce qu’une réforme du système est nécessaire ou est-ce une mauvaise chose parce que les équilibres sont rompus? Les résultats sont plus contrastés. Du côté francophone, ils sont 53,4% à penser que la fin de la paix médicale est une bonne chose, contre 31,3% qui paraissent déplorer la rupture des équilibres classiques. Du côté néerlandophone, les réactions sont plus tranchées: 57% estiment que la fin de la Pax Medica est une bonne chose alors qu’ils ne sont/seraient que 19,3% à regretter la rupture des équilibres traditionnels.

S’il ne s’agit que d’un coup de sonde, on peut néanmoins s’interroger. S’agit-il d’une crise conjoncturelle du modèle de gestion, qui découle des choix économiques du gouvernement? Le problème est-il plus profond? Faut-il corriger un modèle fondamentalement positif afin de restaurer les équilibres? Faut-il au contraire réformer un système qui ne fonctionne plus ou n’est plus adapté aux réalités d’aujourd’hui?

Comme le commente à chaud Xavier Brenez (MLOZ), «ce qui est frappant c’est qu’une majorité des répondants estime que c’est la fin de quelque chose, fin dont il est difficile à ce stade de savoir si c’est une bonne ou une mauvaise chose,  tant qu’on ne sait pas vers quoi il faut ou l’on veut aller. Le sondage témoigne d’une volonté de changement, d’une prise de conscience collective. Qu’il y ait des médecins qui jugent cette évolution négative se comprend également car le système d’accord a eu ses mérites, en apportant une certaine sécurité tarifaire. Un système d’accords négocié de manière paritaire sur un certain nombre de sujets  continue de faire sens, mais il faut l’aménager afin de faire participer davantage les gens à des objectifs de santé publique.»

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