Aucune opposition au Sommet européen à l'interdiction belge des voyages non-essentiels

Le Premier ministre Alexander De Croo n'a reçu jeudi soir, lors d'un sommet européen par visioconférence, aucune opposition des autres États membres à l'idée que la Belgique s'apprêterait à interdire les voyages non-essentiels (tourisme, loisirs) jusqu'à la fin des vacances de Carnaval pour éviter d'empirer la situation sanitaire, a-t-on indiqué à bonne source.

Plusieurs pays comme l'Allemagne, la France, les Pays-Bas, l'Autriche, le Danemark, la Finlande et l'Irlande auraient même soutenu cette idée, à laquelle aucun chef d'État ou de gouvernement ne se serait opposé ni n'aurait formulé d'observations, selon cette source.

M. De Croo devrait donc aborder cette question dès ce vendredi avec les entités fédérées du pays dans le cadre du Comité de concertation, avec pour objectif de mieux lutter contre les variants du virus sans nuire au marché intérieur (transport de marchandises notamment) ni aux travailleurs transfrontaliers.

La Commission et le Conseil, eux, ne sont pas allés jusqu'à parler d'interdiction. Ils invitent à "décourager" les voyages non-essentiels. "Nous sommes totalement convaincus qu'il faut maintenir les frontières ouvertes pour garantir le bon fonctionnement du marché intérieur, mais aussi que, s'agissant des voyages non-essentiels, des restrictions peuvent être envisagées", a indiqué le président du Conseil européen Charles Michel, en insistant sur la coordination entre États membres.

"Tous les voyages non-essentiels doivent être fortement déconseillés" entre pays de l'UE comme hors-UE, a renchéri la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, citant "la situation sanitaire très grave" causée par notamment par les nouveaux variants.

Pour mieux identifier les zones les plus à risque, la Commission va d'ailleurs introduire dans sa cartographie épidémiologique des "zones rouge foncé", celles où le virus circule très fortement. Les passagers en provenance de ces zones devront faire un test avant leur départ et se soumettre à une quarantaine à leur arrivée, a exposé Mme Von der Leyen, reprenant une mesure déjà en vigueur dans plusieurs États membres. Plus généralement, les passagers provenant de pays hors-UE dans le cadre de déplacements essentiels devront présenter un test négatif réalisé avant le départ.

Sur la question du certificat européen de vaccination, que certains pays méditerranéens très dépendants du tourisme voudraient utiliser comme laissez-passer, la prudence s'impose car trop d'inconnues planent encore, a souligné Mme Von der Leyen.

"La vaccination inhibe-t-elle la transmission du virus par la personne vaccinée ? Nous n'avons pas encore de réponse. Combien de temps dure l'efficacité de la vaccination ? Et puis les questions politiques: comment s'assurer que l'on respecte les droits de ceux qui n'ont pas eu accès au vaccin, et quelle solution de rechange offrir à ceux qui ont des raisons légitimes de ne pas recevoir le vaccin ? Comment aussi protéger les données personnelles des citoyens", a énuméré l'Allemande, en soulignant la nécessité de laisser mûrir le débat.

Les dirigeants ont accueilli favorablement l'objectif proposé par la Commission que chaque État membre atteigne d'ici la fin août les 70% de vaccination dans leur population adulte, mais ils n'en font pas un objectif contraignant.

Ils ont insisté sur la nécessité que les fabricants de vaccins respectent leurs obligations contractuelles concernant la fourniture des doses. Certains d'entre eux ont réclamé plus de prédictibilité et la transparence sur les retards. La Belgique n'a pas été la seule à devoir adapter sa planification quand Pfizer/BioNTech a annoncé certains délais de livraison dans le but d'accélérer ensuite les fournitures.

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