Dépénalisation de l'avortement - Les femmes demandent que toutes puissent, selon la loi, ne pas accoucher contre leur gré

Les associations de femmes laïques et catholiques, du nord et du sud du pays, ont lancé mardi, à deux jours du vote à la Chambre de la proposition de loi dépénalisant l'interruption volontaire de grossesse, un appel à permettre à toutes à ne plus accoucher sous la contrainte, y compris les plus vulnérables, battues, violées ou sous pression, arrivant à 18 semaines de grossesse.

Elles demandent aux députés de faire confiance aux femmes, et aux plus rétifs, de s'abstenir plutôt que de voter contre un texte inscrit dans les balises de la Constitution.

La dépénalisation de l'IVG permettra aux femmes de ne plus être enfermées dans une catégorie spéciale, ceux qui, citoyens et médecins, enfreindront la loi étant soumis aux sanctions prévues par les Codes.

Au-delà de la dépénalisation et de l'assouplissement des conditions d'accès à l'IVG, c'est surtout l'allongement du délai à 18 semaines de grossesse qui crée des difficultés auprès d'une partie des élus. Ce délai concerne 15 femmes sur 100, rappellent le Conseil des femmes et le Vrouwenraad, celles qui sont brutalisées par leur partenaire au fur et à mesure qu'avance la grossesse, celles qui sont discriminées au travail en raison de leur grossesse, celles qui sont violées - des dizaines de milliers chaque année en Belgique - et traumatisées par une grossesse qu'elles ne découvrent parfois que tardivement.

Les deux coupoles demandent que l'on puisse sortir de "la structure sexiste de la société" qui impose "à vouloir contrôler les femmes" en sanctionnant les plus fragiles à des peines de prison "parce qu'elles ont un utérus et qu'un homme les a fécondées". Elles appellent les derniers parlementaires peu convaincus à faire le choix de l'abstention plutôt que du vote contre, de sorte que la Belgique puisse rejoindre jeudi soir le club des pays européens ayant promulgué "un véritable droit à l'IVG".

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