Dépendance à l'alcool: deux facteurs à prendre en compte pour prévenir les rechutes (ULB)

Des chercheurs du Laboratoire de Psychologie médicale et Addictologie de l'Université libre de Bruxelles ont identifié une combinaison de deux facteurs neurocognitifs liés à la perception de l'alcool après un sevrage, note un communiqué de l'ULB lundi. La prise en compte de ces facteurs dans les thérapies de désintoxication pourrait prévenir les rechutes, avancent-ils.

Seuls 5 à 10% des patients dépendants à l'alcool suivent chaque année une cure de désintoxication, rappellent les chercheurs. Malgré un soutien médicamenteux et psychosocial, le taux de rechute est important: 50% des patients belges suivant une première cure rechutent dans les 3 mois, 70 à 90 % dans l'année.

Les chercheurs ont étudié, durant la cure, le biais attentionnel (la capacité à voir les signaux liés à l'alcool) et le taux d'inhibition (la capacité à résister) de ces patients. Ils ont ensuite contacté l'entourage du patient trois mois plus tard, afin de voir si celui-ci avait rechuté et à quel moment. Ils ont ensuite comparé les "profils cérébraux" des patients toujours abstinents après trois mois, par rapport à ceux qui ont rechuté. Résultat: trois mois après la cure, 15 des 40 patients étaient toujours abstinents. Treize d'entre eux présentaient un taux d'attention et un taux d'inhibition élevés: "Les patients abstinents sont ceux qui continuent après leur cure, à traiter, à 'voir pleinement', les signaux liés à l'alcool. Ils présentent également un taux d'inhibition plus élevé", décrypte Salvatore Campanella.

Le biais attentionnel et les capacités d'inhibition forment donc un marqueur neurocognitif permettant de prédire le risque de rechute d'un patient après sa cure.

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