Des lignes rouges franchies dans le retour au travail, déplore Solidaris

Si les mesures contenues dans le budget fédéral 2022 annoncé mardi prévoient une meilleure accessibilité pour les soins de santé, des lignes rouges sont cependant franchies dans le retour au travail, analyse mercredi Solidaris. Pour la mutualité socialiste, le nouveau régime de sanctions pour les personnes en incapacité de travail emprunte notamment "une pente dangereuse".

La poursuite des investissements du plan de relance, l'adoption de mesures visant à diminuer la facture énergétique des ménages ou encore l'approbation de la proposition du Comité de l'assurance de l'Inami pour le budget 2022 des soins de santé constituent des éléments positifs, d'aprè s Solidaris. Le budget de l'assurance maladie permettra en effet des avancées en termes de diminution de la facture des patients et d'accès aux soins avec notamment, une augmentation du remboursement des soins dentaires ou l'extension du tiers-payant.

En revanche, la mutualité socialiste regrette de voir le gouvernement franchir des lignes rouges en matière de retour au travail des malades de longue durée.

"En introduisant un nouveau régime de sanctions pour les personnes en incapacité de travail qui ne suivraient pas des trajets de réintégration, le gouvernement a mis le doigt dans un engrenage dangereux qui dénature complètement les équilibres obtenus ces dernières années (...) entre les partenaires sociaux et les mutualités", déplore-t-elle ainsi.

Une rupture qui est de nature à insécuriser des dizaines de milliers de personnes en invalidité, qui devront à la fois subir les contraintes liées à des problèmes de santé et connaître le stress généré par le risque de sanctions financières qui leur seront infligées s'ils ne répondent pas aux conditions des nouveaux trajets de réintégration.

"Non seulement les sanctions n'apportent aucun bénéfice en matière de retour au travail mais en plus elles peuvent avoir des effets néfastes sur la santé des personnes qui les subissent", appuie Jean-Pascal Labille, secrétaire général de Solidaris, parlant d'idéologie "passéiste" et mettant la culpabilisation individuelle au-dessus de la solidarité.

Les mutualités se sont toujours engagées en faveur des parcours de retour au travail pour les malades de longue durée et ont contribué, en quelques années, au retour volontaire sur le marché de l'emploi de milliers de personnes en les aidant à se réorienter professionnellement ou à reprendre un travail à mi-temps, souligne-t-il encore. 

Enfin, Solidaris souhaite saluer, malgré tout, le plan de réintégration 2.0. proposé par le ministre socialiste de l'Emploi, Pierre-Yves Dermagne. Il "va contribuer à résoudre les nombreux abus provoqués par le système actuel de licenciement pour raisons médicales qui est devenu, sous l'impulsion du précédent gouvernement, une véritable machine à exclure, comme le souligne un récent rapport de la Cour des comptes", conclut la mutualité.

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