Deux enseignants de l'ULB suspendus, accusés de harcèlement d'étudiants

Le bureau des étudiants de médecine (BEM) a remis lundi un rapport aux autorités de l'Université libre de Bruxelles (ULB) faisant état de harcèlement systématique des étudiants en sciences dentaires. Mercredi, le recteur de l'institution annonce, via une vidéo postée sur Facebook, le lancement d'une procédure disciplinaire et la suspension de deux enseignants, "particulièrement incriminés".

Yvon Englert se dit, dans cette vidéo, "personnellement choqué" par cette affaire qui "met en évidence de graves violences à l'égard des étudiants de la filière dentisterie". Le rapport du BEM "regroupe un nombre important de t&e acute;moignages" et "ces agissements, s'ils sont avérés, sont d'une extrême gravité", souligne le recteur de l'ULB.

La RTBF, qui a pu consulter le rapport de 97 pages, rapportait en début de semaine des cas de harcèlement moral, de pressions psychologiques, d'insultes, de cris, voire même de coups.

Une procédure disciplinaire a été engagée mardi et deux enseignants ont été suspendus le temps de l'enquête. "Cela ne présage pas de l'issue de la procédure mais doit permettre de ramener la sérénité", pointe M. Englert. En conséquence, un examen a été annulé et les étudiants concernés ont été prévenus mercredi matin, précise l'ULB. Un équilibrage des notes sera effectué.

Le recteur admet que "des signaux et un rapport précédent n'ont pas été pris en compte et n'ont pas entraîné les réactions adéquates. Il va falloir en examiner les causes et prendre des mesures correctrices".

"L'ULB a pu, à de nombreuses reprises, prendre connaissance des différents problèmes, que ce soit par les évaluations d'enseignement faites après chaque session d'examen, par les témoignages d'étudiants ou par les prises de positions d'anciens assistants", souligne le Bureau des étudiants administrateurs (BEA) dans un communiqué également publié sur Facebook. Si ce représentant des étudiants au sein du conseil d'administration de l'université salue l'ouverture d'une enquête, il s'étonne toutefois que "ni le BEM, ni le BEA n'aient été contactés jusqu'à présent". Il exige que tous deux y soient associés.

Pour le BEA, les avis négatifs exprimés par les étudiants lors des évaluations d'enseignement "sont trop souvent considérés de façon modérée et aucun suivi n'est prévu. (...) Aucune vraie sanction et aucun réel pouvoir ne peut s'appliquer sur les professeurs", dénonce-t-il.

Un "traitement inégal et irrespectueux" dans le fonctionnement des commissions disciplinaires est également pointé du doigt. Il serait plus facile pour un professeur de signaler un étudiant que l'inverse.

Le BEA formule plusieurs demandes comme la révision du processus d'évaluation des enseignements et du règlement traitant des commissions disciplinaires.

"Nous ne voulons pas de mesures symboliques mais demandons un réel changement du système qui a rendu possible de tels abus", lance le BEA. Ce dernier va également enquêter dans toutes les facultés. "Nous demanderons un audit dans celles qui nous sembleront problématiques."

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