Etude AIM sur les Maisons médicales: l'ABSyM a de sérieux doutes

Selon une étude de l'Agence InterMutualiste (AIM), les maisons médicales au forfait coûtent autant à l'assurance-maladie que les prestations traditionnelles à l'acte (via notamment les généralistes). L'ABSyM, l'Association Belge des Syndicats Médicaux, émet vendredi de sérieux doutes quant à la réalisation et aux résultats de cette enquête.

L'ABSyM indique que l'étude compare deux échantillons de chacun 50.000 patients qui présenterait -selon l'AIM- les "mêmes caractéristiques (âge, sexe, profil socio-économique, ...)". Le syndicat émet de sérieux doutes à ce propos, estimant qu'il est difficile de croire que suffisamment de patients plus âgés sont inscrits dans les maisons médicales pour rendre l'étude représentative.

Une objection qui recoupe celle soulevée par le cabinet de la ministre de la Santé Maggie De Block: "Nous devons faire attention à ne pas comparer des pommes avec des poires. Les patients des maisons médicales sont en moyenne sensiblement plus jeunes que les patients faisant appel à un médecin de famille travaillant à la prestation. Lorsqu'on sait que les coûts des maisons de repos comptent dans le total pour les soins de deuxième ligne, il n'est pas illogique que le coût moyen en deuxième ligne soit plus élevé pour les patients âgés qui font appel à un généraliste".

Selon l'audit le plus récent de l'INAMI, rappelle l'ABSyM, il semble que les maisons médicales possèdent en moyenne beaucoup de dossiers de patients plus jeunes que ceux des médecins généralistes classiques. Ainsi, quelque 77% des patients inscrits dans une maison médicale ont moins de 50 ans, alors que chez les médecins généralistes ordinaires, ce pourcentage est de 61.

En outre, l'ABSyM affirme que l'AIM oublie de mentionner que les maisons médicales ne sont pas seulement financées par l'INAMI. Dans certains cas, elles reçoivent parallèlement des subsides (des mutualités, des facultés de médecine, des provinces, villes, ...) Ce qui les place dans une situation de concurrence déloyale par rapport aux médecins généralistes actifs classiques.

Selon le cabinet De Block, l'étude démontre que les soins de première ligne coûtent le double en maison médicale. Le cabinet se pose également des questions sur la conclusion émise et selon laquelle les soins de deuxième ligne seraient moins chers en maison médicale.

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