François Burhin: « L’Inami ne devra pas oublier les hôpitaux »

« En octobre, on va se rendre compte qu’il pourrait y avoir un beau boni du côté de l’Inami. » remarque François Burhin , DG d’Epicura. «Il est très important que ce boni ne s’évapore pas et qu’il soit intégré dans une réflexion pour soutenir les hôpitaux.» 

Comme Peter Fontaine directeur général et administrateur délégué des Cliniques de l’Europe à Bruxelles dans une Tribune parue dans Le Spécialiste, François Burhin, directeur général d’Epicura croit que l’Inami pourrait être l’un des grands gagnants de la crise du Coronavirus : « Il serait intéressant de disposer du budget recettes dépenses de l'Inami à la fin juin et d'une prévision sur 2020 et cela poste par poste. Je pressens des surprises" écrit-il sur Linkedin. Des propos qu’il a développé pour Le Spécialiste : « Dans un système où l’on est payé à l’acte, avec la pandémie, les hôpitaux ont eu moins d’actes accomplis dans les institutions. Il y a donc moins eu de sorties financières du côté de l’Inami » précise-t-il d’emblée. « Alors que pendant ce temps, les hôpitaux ont perdu de l’argent et de nombreux prestataires médicaux aussi. »

En lançant ce débat, il tient à anticiper : « En octobre, on va se rendre compte qu’il pourrait donc y avoir un beau boni du côté de l’Inami. Il est très important que ce boni ne s’évapore pas et qu’il soit intégré dans une réflexion pour soutenir les hôpitaux qui en ont vraiment besoin. Personne ne doit oublier, même en octobre quand la crise pourrait être loin, s’il n’y avait pas de seconde vague, que les professionnels de santé et les hôpitaux se sont mobilisés. »

Attention aux projections budgétaires

Il craint un autre aspect à plus long terme : « Il ne faudrait surtout pas que l’on nous dise que l’on va calculer les budget 2022 sur celui de 2020. Il convient de prendre une mesure claire : l’annulation des budgets de 2020 pour évaluer les budgets des années à venir. Cela n’aurait aucun sens de tenir compte de cette année où les chiffres sont impactés par le covid19. Les autorités devront se reposer sur le budget de l’année précédente. »

10 à 12 millions de perdus 

Pour lui, cette crise a eu un véritable impact sur les finances d’Epicura : « Le surcoût de la crise sera faible mais la perte de recette sera très importante. Sur l’ensemble, cela représente actuellement 10 à 12 millions de recettes qui ne sont pas rentrées et d’autres que l’on ne récupérera « comme pour les coiffeurs ». Nous avons connu une diminution de 54% des admissions classiques et de 63% des passages aux urgences. Ces chiffres ne trompent pas. »

Après cette crise, François Burhin,  attend aussi qu’une réflexion soit entamée sur le système de financement de la santé. Pour lui, il y a une urgence à ce niveau surtout sur le long terme.

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