L'Hôpital Erasme et le CHU de Charleroi veulent former le personnel pour favoriser le don d'organes

L'Hôpital Erasme et le CHU de Charleroi ont décidé de lancer une formation au don d'organes pour le personnel hospitalier. L'objectif? Oeuvrer à la réduction de l'écart entre la liste des patients en attente d'une greffe d'organe et ceux qui sont effectivement transplantés, ont annoncé par communiqué les deux établissements hospitaliers, qui parlent d'une première en Belgique francophone.

Outre la sensibilisation auprès du public de s'enregistrer officiellement comme donneur, «il faut mettre l'accent sur les services hospitaliers, comme les soins intensifs où arrivent les potentiels donneurs», explique Martine Antoine, directrice de la Clinique de transplantation de l'Hôpit al Erasme.

Si le personnel hospitalier est déjà sensibilisé sur le sujet, il l'est «de manière assez disparate. Nous voulions proposer quelque chose de très complet et coordonné», insistent Anne Joosten, coordinatrice local des donneurs au CHU de Charleroi, et Rudy Surin, coordinateur de transplantation à l'Hôpital Erasme. 

Cette formation, principalement destinée aux infirmiers qui composent les équipes soignantes locales, permettra d'apprendre à identifier un potentiel donneur, la législation et les procédures à enclencher. «Le don d'organes a la particularité de devoir s'organiser rapidement avec un nombre important d'interlocuteurs qui ne font pas forcément partie de l'institution où le décès a lieu», soulignent les spécialistes. La formation abordera également l'accompagnement des familles des donneurs.

En Belgique, la loi du 13 juin 1986 qui encadre les prélèvements stipule que chaque citoyen est un donneur présumé sauf s'il le refuse officiellement. A contrario, pour autoriser explicitement le don d'organes, il faut remplir au préalable un formulaire de consentement. Actuellement, l'enregistrement s'opère toujours auprès de l'administration communale, alors que la Chambre a adopté, en mars 2018, une proposition de loi permettant l'enregistrement en ligne ou chez son généraliste, «mais le système n'a toujours pas été mis en place», regrette M. Surin. 

La Belgique compte aujourd'hui plus de 360.000 donneurs enregistrés. Selon le rapport 2018, le nombre de personnes inscrites comme non-donneur est relativement stable depuis plusieurs années, à 196.000. Toujours selon la même source, les raisons d'un refus de don en 2018 ont été à 38,5% médicales et à 13,5% familiales. Fin septembre, 1.335 patients étaient en attente de greffe.

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