L'opposition flamande flingue la majorité sur le manque de soutien aux maisons de repos

"Des personnes ont été brisées, mentalement et physiquement, parce que la Flandre n'était pas préparée", a réagi vendredi Hannes Anaf (sp.a), parlementaire flamand, à un rapport alarmant de l'ombudsman flamand sur la situation dans les maisons de repos durant la pandémie de coronavirus. Dans ce document de plusieurs dizaines de pages, des soignants, résidents et proches témoignent du "chaos" vécu dans ces institutions face à la pandémie qui y a fait de nombreux morts.

"Chaque témoignage indique que l'administration, sous le ministre (flamand de la Santé publique Wouter) Beke, a réagi de manière chaotique, que cela manquait de direction, q u'il y avait de la méfiance et que l'on courait après les faits", indique quant à lui Björn Rzoska, du parti Groen. "Les maisons de repos ont dû improviser pour combler les manques".

Le rapport, bourré de témoignages choquants laissant entrevoir beaucoup de désarroi et de souffrance, a été présenté vendredi en commission du parlement flamand chargée d'évaluer la gestion de la crise du coronavirus au niveau de la Flandre.

"Les témoignages ont chamboulé chacun, dans la commission", a commenté Lorin Parys, de la N-VA.

La majorité N-VA - Open Vld - CD&V a donc elle-même admis qu'il y avait de quoi être choqué.

L'opposition quant à elle n'a pas manqué d'attaquer. "Le personnel et les directions ont réellement tout fait pour combattre la crise dans les maisons de repos, mais le manque de soutien rapide des autorités flamandes en matériel de protection et en personnel supplémentaire a mené à ces récits d'horreur", a déploré Hannes Anaf.

"Le coronavirus, mortel, a réduit les résidents, les familles et les collaborateurs des maisons de repos à des rôles de figurants", a résumé Björn Rzoska. Ce dernier veut que l'on s'interroge sur le manque de coordination, pour voir s'il a éventuellement aggravé les effets de la pandémie.

Le PTB a indiqué que, selon lui, le ministre de la Santé publique Wouter Beke (CD&V) porte une lourde responsabilité dans ce chaos. "Il est entre autres responsable des sous-effectifs dans les maisons de repos, après des années de sous-investissement. Dans des tas de rapports et de reportages, on pouvait déjà voir ces dernières années que la situation dérapait dans les maisons de repos. Ce désastre a été créé par l'homme, on ne pouvait que y arriver. Il est temps que Wouter Beke en tire les conclusions. C'est intenable", a lancé Lise Vandecasteele, députée PTB.

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