L’impact de Mai 68 en médecine : le regard de Paul De Munck

Paul de Munck, actuel président du GBO n’a, lui, pas participé aux événements de Mai 68, qu’il a plutôt suivi de loin, âgé de 17 et terminant ses études secondaires au collège. «Ce qui ne veut pas dire que je ne me suis pas intéressé aux événements en question. J’essayais de m’informer au maximum de ce qui se passait dans les universités françaises et dans d’autres pays francophones, dont le nôtre, mais il n’était pas facile de suivre tout cela.» Il se passait à cette époque pas mal de choses dans la tête des gens, souligne-t-il. «C’était un grand espoir qu’un autre monde était possible. »


Lui aussi a pu constater la fin du mandarinat dans les hôpitaux: «Lors des stages dans les hôpitaux, quelques années plus tard on osait contester notamment la façon dont étaient traités les stagiaires. Même s’il n’y a pas eu les bouleversements espérés, il y a tout de même eu des changements radicaux. On n’a plus eu peur de mettre en cause l’autorité, comme l’Ordre des médecins par exemple, même si tout cela avait commencé à se manifester quelque peu avant 1968 déjà.»
Pour le président du GBO, le phénomène majeur lié à la révolte de 68 a été l’apparition des maisons médicales, avec leur vision tout à fait nouvelle de la multidisciplinarité, une certaine égalité entre les médecins et les autres professionnels de santé, l’abandon de la blouse blanche… Si bien que demain, peu de médecins travailleront encore en solo. «Ce développement des maisons médicales a réellement changé la façon dont les médecins voient les choses, l’idée de travailler ensemble, même en dehors des maisons médicales proprement dites, a fortement gagné du terrain.» Pour De Munck, qui a travaillé lui-même dans ce contexte, on peut réellement établir le lien avec ce qui a été contesté en 68 (de même que les modifications dans la relation avec le patient) et ce qui a finalement été coulé en forme de loi en 2002.

L’impact de la révolte sur la façon d’enseigner dans les facultés est également indiscutable. Et ce que la plupart ignore par ailleurs largement, c’est qu’en 68 le GBO a fondé la SSMG.

  > Voir la vidéo Mai 68 des archives de Sonuma

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