L'UE adopte une "stratégie" pour minimiser l'exposition aux perturbateurs endocriniens

La Commission européenne s'est dotée mercredi d'une "stratégie" de long terme pour minimiser l'exposition des Européens aux perturbateurs endocriniens, un texte très attendu alors que les réglementations en la matière adoptées récemment sont critiquées.

Ces substances chimiques, qui se retrouvent dans les pesticides et les biocides, mais aussi dans des produits du quotidien (jouets, cosmétiques, produits ménagers), ne sont pour l'instant réglementées que dans certains domaines ou au cas par cas dans l'UE.

La Commission s'engage à «minimiser notre exposition globale aux perturbateurs endocriniens, en faisant particulièrement attention aux moments importants de la vie, comme la grossesse et la puberté».

Elle va à ce titre passer en revue l'ensemble des législations communautaires applicables aux perturbateurs endocriniens pour juger de leur efficacité en matière de protection de la santé humaine et de l'environnement.

Parmi les autres engagements phares pris dans cette nouvelle "stratégie", la Commission va promouvoir la recherche dans le domaine des perturbateurs endocriniens, dont les effets restent encore mal connus, et organiser chaque année un forum sur le sujet réunissant experts et parties prenantes.

Elle explique notamment que l'approfondissement des évaluations scientifiques doit permettre de prendre de nouvelles mesures dans d'autres secteurs, comme les cosmétiques ou les contenants alimentaires.

Ces engagements «confirment que la Commission prend les perturbateurs endocriniens très au sérieux», assure le commissaire européen à l'Environnement Karmenu Vella, cité dans un communiqué.

Son collègue à la Santé et à la Sécurité alimentaire Vytenis Andriukaitis a souligné la "détermination" à travailler sur les perturbateurs endocriniens "dans un éventail plus large de domaines".

Fin 2017, l'UE avait finalement adopté des critères de définition des perturbateurs endocriniens dans les pesticides et les biocides après plusieurs années de tergiversations.

Cette première définition des perturbateurs endocriniens, limitée aux produits phytosanitaires, a suscité des "inquiétudes". Les ONG ont estimé que la charge de la preuve était "très élevée" dans les critères pour parvenir à démontrer qu'une substance est un perturbateur endocrinien.

La précédente stratégie européenne sur les perturbateurs endocriniens datait de la fin des années 1990.

La réglementation européenne actuelle contient des provisions sur ces substances dans le domaine des pesticides et biocides, des produits chimiques en général, des équipements médicaux et de l'eau. Dans le domaine des contenants alimentaires, des cosmétiques, des jouets et de la protection des travailleurs sur leur lieu de travail, des substances ont été réglementées au cas par cas, comme le bisphénol A par exemple.

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