L'UMons veut pouvoir proposer le master en médecine à ses étudiants

L'Université de Mons revendique l'ouverture du master en médecine, alors que ses étudiants sont actuellement obligés de se tourner vers une autre institution une fois leur bachelier de médecine en poche. Face à une pénurie de généralistes et des indicateurs de santé "faibles, voire inquiétants" dans le Hainaut, l'UMons doit disposer d'un cycle d'études complet dans ce domaine, plaidait lundi son recteur Philippe Dubois.

L'université hennuyère ne dispose pour le moment que du bachelier en sciences médicales. Ses étudiants en médecine, pharmacie et sciences biomédicales sont donc ensuite contraints de poursuivre leur cursus ailleurs, "ce qui n'aide pa s à résoudre la pénurie de médecins et de spécialistes de la santé que rencontre le Hainaut, province la plus peuplée de Wallonie", souligne l'UMons.

En outre, 61% des généralistes hennuyers étaient âgés de 55 ans et plus, pour 56% en Wallonie et 52% en Belgique, d'après les chiffres de 2016 de l'Observatoire de Santé du Hainaut. Ces proportions ont doublé par rapport à 10 ans auparavant. "Il faut s'attendre à une diminution importante de l'activité de nombreux médecins qui atteindront l'âge de 65 ans dans les prochaines années", alertait d'ailleurs l'Observatoire.

De plus, pointe l'UMons, le taux de mortalité globale est plus élevé en Hainaut qu'en Wallonie (+5%) et qu'en Belgique (+17%). Le taux de mortalité prématurée (avant 65 ans) est aussi de 11% supérieur par rapport à la moyenne wallonne et de 38% par rapport à la moyenne nationale. Un Hennuyer présente ainsi une espérance de vie de 75,9 ans, soit trois années de moins que la moyenne belge. L'espérance de vie des femmes en Hainaut est, elle, de 81,6 ans, soit une différence - plus réduite - de 18 mois.

Le moment est donc venu pour l'UMons de solliciter l'organisation d'un master en médecine, une "revendication émanant de manière pressante des responsables de la province du Hainaut, particulièrement des milieux hospitaliers", selon l'institution.

L'Académie de recherche et d'enseignement supérieur (Ares) devra analyser cette requête de l'université montoise. Si elle l'approuve, l'académie la proposera ensuite au gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui, à son tour, la soumettra au vote des parlementaires.

Le débat se poursuit sur @JdS_SK et @MediSphereHebdo

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Derniers commentaires

  • Jean-Paul THISSEN

    10 juillet 2020

    Plus d'universités en CFB se traduira par une réduction de leur taille et un dispersion des moyens (déjà limités) , ce qui conduira ispo facto à une diminution de leur impact et visibilité sur la scène internationale ! Ce serait donc une grave erreur, d'autant que d'autres universités pourraient suivre avec la même demande ...