La Commission euthanasie réclame plus de moyens

La Commission euthanasie, qui vérifie si les euthanasies déclarées respectent bien la loi, réclame jeudi davantage de moyens, alors que son fonctionnement est "hypothéqué par une pénurie budgétaire croissante et de plus en plus marquée".

La Commission euthanasie souligne la nécessité d'un "budget nettement plus important" alors que le nombre de documents d'enregistrement croît et que le travail statistique demandé est "toujours plus étendu". En outre, de nombreuses questions lui sont adressées.

La commission estime par ailleurs qu'il n'est "pas raisonnable" que ses membres ne soient rémunérés "faiblement" que pour leur présence aux réunions, à hauteur de 20 euros par séance. Cette rétribution "ne tient pas compte du travail préparatoire accompli à domicile ainsi que de la participation à divers groupes de travail", déplore-t-elle, avançant qu'une "large partie" du travail est dès lors effectuée "sur base volontaire".

Au vu du nombre "important" d'euthanasies - 2.359 déclarations en 2018 et 2.656 en 2019 -, la commission plaide également pour qu'un document d'enregistrement électronique soit urgemment mis en place pour les médecins déclarants. "L'absence d'un tel document (...) est la cause principale d'erreurs administratives" dans les formulaires d'enregistrement, relève la commission. Une procédure électronique permettrait ainsi d'alléger la charge de travail de la commission mais "faciliterait aussi le traitement électronique des données".

La Commission euthanasie a publié les chiffres concernant les années 2018 et 2019, sur lesquelles 5.015 euthanasies au total ont été déclarées. Deux tiers des patients étaient âgés de plus de 70 ans et 40% avaient plus que 80 ans. L'euthanasie chez les moins de 40 ans reste très peu fréquente (1,5%) et une seule euthanasie d'un mineur a été déclarée en 2019.

Les malades préfèrent mourir chez eux, 45,3% des euthanasies ayant eu lieu à leur domicile et 15,2% en maisons de repos et/ou de soin. Le groupe de patients oncologiques reste le plus important à demander une euthanasie (62%).

Toutes les déclarations reçues ces deux dernières années répondaient aux conditions de la loi, dont l'application n'a pas donné lieu à "des difficultés majeures ou des abus qui nécessiteraient des initiatives législatives", conclut la commission.

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