La fédération flamande des employeurs veut la régionalisation des soins de santé pour 2024

Lors de la réception du Nouvel An, la fédération flamande des employeurs, le Voka, a évoqué la régionalisation de la santé pour 2024. Des propos de son président, Wouter De Geest qui interpellait le monde politique. "Dans les domaines du marché du travail et des soins de santé, les défis des régions sont tout aussi différents que les pouvoirs sont fragmentés. Ne vous limitez pas à vos systèmes de verrouillage paralysants, mais soyez créatifs. Non pas pour saper la solidarité, mais pour les sauvegarder et empêcher que la solidarité ne devienne charité."

Les prix des médicaments

Pour Catherine Fonck, cheffe de groupe cdH à la Chambre, régionaliser la santé ne va pas en améliorer son efficience. « Cela va encore compliquer les négociations des prix des médicaments ou augmenter les problèmes de remboursement sans oublier la vie des patients flamands soignés à Bruxelles ou des wallons soignés à Bruxelles ou en Flandre pour telle ou telle pathologie. Tout régionaliser est un non-sens. Les médecins, les hôpitaux n’ont pas besoin de ce type de réflexion actuellement. Il serait plus intéressant de réfléchir à mieux articuler les politiques de santé curatives et de préventions. »

La parole aux médecins

Pour Stephane Hazée, chef de groupe Ecolo au Parlement wallon, il s’agit « d’un slogan, une posture idéologique. Ce n’est vraiment pas la priorité même si une réflexion et un débat devront être préparés en vue de 2024. Actuellement, l’éclatement des compétences de santé mériterait plutôt une véritable évaluation pour les acteurs de terrain, les médecins afin de poser les meilleurs choix à long terme. Après, selon les données et les conclusions, on pourrait réfédéraliser ou régionaliser certaines choses sur des bases objectivées parce qu’il est certain qu’un tel éclatement n’est pas bon à long terme. On peut d’ailleurs se demander si on n’a pas déjà été trop loin dans le démembrement des compétences de ce secteur très complexe. »

D’abord la 6eme réforme

Par ailleurs, du coté du secteur hospitalier, UNESSA « n’est pas favorable aux initiatives qui détricotent la solidarité au sein de notre pays. Nous n’appelons donc pas à une régionalisation complète des soins de santé. Nous digérons à peine la 6 e réforme de l’État et ses conséquences. Si nous  y étions forcés, UNESSA travaillerait évidemment en ce sens, mais en toute logique, il serait beaucoup trop tôt pour se lancer dans un tel exercice. Nous soulignons aussi le fait qu’en même temps qu’une régionalisation totale des soins de santé et de l’Emploi, le VOKA demande la mise sur pied rapide d’un gouvernement fédéral. On ne peut pas demander d’aller vite en la matière et dans le même temps vouloir faire une réforme de l’État de cette envergure. »

Enfin, Robert Vertenueil , le patron de la FGTB a évoqué la situation avec son franc parlé habituel sur twitter : «Les patrons flamands du Voka exigent  de régionaliser emploi et soins de santé. Autrement dit, démanteler la sécurité sociale et économiser ("responsabilisation") sur le dos des travailleurs, des allocataires sociaux. Bref de la majorité des citoyens" c’est ajouter de l’huile sur le feu dans le boxon actuel »

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Derniers commentaires

  • Charles KARIGER

    09 janvier 2020

    S'il vous plaît, abandonnez l'"euro parlé", le "dollar parlé" et le "franc parlé".
    Au profit du
    FRANC(-)PARLER, subst. masc. [AVEC trait d'union, svp]
    FRANC(-)PARLER, (FRANC PARLER, FRANC-PARLER)subst. masc.
    Manière de parler libre, sans contrainte, exprimant le fond de la pensée. Cf. JOUY, Hermite, t. 5, 1814, p. 63 :

    « Ne pensez pas à me faire plaisir », disait Pétain. Mais le franc-parler n'est pas longtemps favori. C'est qu'avec le franc-parler l'égalité se montre; l'égalité, qui n'est jamais loin dès qu'un homme parle à un homme.
    ALAIN, Propos, 1930, p. 945.
    Fam. (Avoir) son franc-parler. S'exprimer librement, sans détours ni contraintes langagières. Vous me connaissez, Gilon! J'ai toujours eu mon franc-parler; ce n'est pas du goût de tout le monde (DRUON, Gdes fam., t. 1, 1948, p. 167).
    Rem. Franc-parler s'écrit sans trait d'union ds Ac. 1798-1932, BESCH. 1845, LITTRÉ, GUÉRIN 1892, DG. Cf. également SAND, Hist. vie, t. 2, 1855, p. 379.
    REM. Franc-parleur, subst. masc. Celui qui a son franc-parler. Cf. SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 7, 1851-62, p. 42.
    Prononc. et Orth. : []. Au plur. des francs-parlers. Cf. franc-. Étymol. et Hist. Av. 1784 franc-parler (DIDEROT, Neveu de Rameau, Paris, Piazza, 1925, p. 68). Composé de l'adj. franc* « libre » et de parler* inf. substantivé. Fréq. abs. littér. : 26.
    Merci.