La ministre Élisabeth Degryse veut adapter le numerus clausus aux besoins du terrain

La ministre-présidente en charge de l’Enseignement supérieur à la FWB, Élisabeth Degryse, a dressé un bilan du concours d’entrée en médecine et dentisterie 2025 lors d’une séance au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Elle y plaide pour un assouplissement du numerus clausus, estimant qu’il freine la réponse aux besoins croissants du secteur de la santé.

Le 28 août dernier, des milliers de jeunes se sont rendus à Brussels Expo pour tenter d’accéder aux études de médecine et de dentisterie. L’édition 2025 a enregistré un nombre record d’inscrits.
« L’édition 2025 du concours a en effet enregistré un nombre record d’inscrits avec, à la clôture des inscriptions, 7 722 candidats », a précisé la ministre-présidente. Selon elle, les frais d’inscription de 30 euros « n’ont pas eu d’impact sur la participation ».

Une participation en baisse chez les non-résidents

Le concours s’est déroulé sans incident majeur, bien que marqué par un taux d’absentéisme de 21 %.
« Parmi les absents figuraient surtout les non-résidents, qui étaient 38,4 % contre 8,5 % pour les résidents, sans doute en raison de réussites parallèles dans d’autres pays ou de difficultés liées à l’obtention d’un visa », a expliqué la ministre.

Un déséquilibre de genre dans les résultats

L’analyse genrée des résultats montre un contraste entre les taux d’inscription et de réussite.
« Si 67 % des inscrits étaient des femmes, contre 33 % d’hommes, la proportion des lauréates s’élève à 57 % seulement », a détaillé Élisabeth Degryse.
Elle souligne que ce déséquilibre est « encore plus marqué parmi les non-résidents, où les hommes deviennent majoritaires : 54 % contre 46 % ».
Selon la ministre, « ces résultats suggèrent que la nature de l’épreuve, notamment les QCM avec des points négatifs, pourrait influencer la réussite relative selon le genre ».
Les experts ont toutefois précisé « qu’il n’existe pas à ce jour d’évidence expérimentale montrant que les QCM à points négatifs sont universellement générateurs de biais de genre ».

Un dialogue en cours avec les étudiants

La question de la gratuité et de la pertinence même du concours d’entrée fait actuellement l’objet de discussions avec le CIUM.
« J’ai proposé une rencontre spécifiquement consacrée à cette revendication très prochainement », a indiqué la ministre.
Contacté, Loïc Mikus, président du Comité interuniversitaire des étudiants en médecine (CIUM), a confirmé : « Nous rencontrerons bien la ministre le 23 octobre prochain. »

Vers une réévaluation du numerus clausus

Au-delà du concours, la ministre souligne que l’enjeu principal reste celui de l’adéquation entre le nombre d’étudiants formés et les besoins du système de santé.
« La question du lien entre performance au concours d’entrée et réussite en première année reste ouverte. Aucune corrélation forte n’a été documentée à ce jour », a-t-elle reconnu.
Elle a réaffirmé la position du gouvernement francophone : « Nous continuons à plaider auprès du pouvoir fédéral pour un assouplissement du numerus clausus, que nous considérons comme un facteur de la pénurie de médecins et de dentistes. »
Pour Élisabeth Degryse, « l’avenir du concours doit être pensé dans un cadre plus large, incluant à la fois les besoins de la société, la soutenabilité budgétaire, la justice sociale dans l’accès aux études et, partant, aux soins ».
« Ce travail est en cours et est porté par les mandataires de la Commission consultative de planification de l’offre médicale en Fédération Wallonie-Bruxelles auprès de la Commission de planification fédérale », a-t-elle conclu.

Lire aussi : Le concours d'entrée constitue "un obstacle injuste à l'accès aux études de santé" (CIUM)

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Derniers commentaires

  • Alexandre Sarafidis

    13 octobre 2025

    Les besoins en médecins vont nettement diminuer avec l’IA.
    Les études de médecine durent 12 à 15 ans pour un spécialiste .
    Les études sont difficile tant physiquement que mentalement .
    Voulez vous réellement majorer le nombre de médecin malgré le développement rapide de l IAet de la robotisation .
    Voulez vous sciemment laisser faire des études aussi difficile pour une réorientation professionnelle dans 20 ans?
    Certains politiques m’étonneront toujours par leur discours !!
    La ministre pense t elle réellement ce qu elle déclares ?
    Le politique devrait pousser les études développant et utilisant l’IA plutôt que le nombre de médecins qui finiront leur études dans 15 ans…