« La deuxième vague n’est pas finie chez nous » ( Dr Florence Hut )

Dans la province du Hainaut, le CHwapi, une des plus importantes Institutions hospitalières de Wallonie, est  composé de trois sites hospitaliers. Au quotidien, le personnel médical y poursuit sa lutte contre le Covid, comme l’explique la Dr Florence Hut, directrice médicale de l’institution : «  La deuxième vague n’est pas finie chez nous. On est sur un plateau depuis le 24 novembre. J’ai entre 30 et 35 patients Covid. Cela fait deux mois. J’ai des admissions tous les jours. » 

Toutefois, elle anticipe évidemment une troisième vague : « On a eu des discussions avec le personnel infirmier. Le personnel n’est pas opposé à aller dans les unités Covid. Il préfère par contre bouger en équipe. Cela limite le stress. Surtout que chez nous, le personnel peut changer de sites, d’équipe et d’unité (Covid ou non). Cela fait trois sources de stress. »

Du personnel malade

Le personnel médical n’est pas épargné par cette crise : « Pour la seconde vague, vers fin octobre-novembre, on a eu assez bien de travailleurs malades. Certains jours plus de 50 membres du personnel étaient concernés (quarantaine, positifs, malades....). On a même eu des travailleurs hospitalisés pendant la seconde vague.  On n’a toutefois pas eu des membres de notre personnel en USI. »

Pour maintenir la cohésion en cette période compliquée, « on communique énormément dans l’hôpital. Chaque cellule de crise se termine par une note aux travailleurs. ». ajoute-t-elle.

Modifier l’encadrement

Evidemment, chaque jour, elle anticipe, analyse... pour améliorer la prise en charge :  « Sur le plan médical dans la première vague, on a plus impliqué les assistants en médecine. Pour la seconde vague, on a changé l’encadrement médical. Nos assistants venaient d’arriver à la rentrée. On a travaillé en équipe avec un senior interniste, un profil chirurgical, et un assistant. Les assistants étaient plus encadrés alors. »

Un schéma qu’elle entend reproduire en cas de troisième vague : « Sur le plan médical, je resterai dans la même dynamique. Les chirurgiens ont très bien joué le jeu. Cela a donné un élan de solidarité dans le personnel médical. Tout le monde était « dans le Covid » et c’était très positif. »

Pendant ce temps, l’hôpital reprend ses autres activités. « Depuis fin le 4 janvier, on tend vers un fonctionnement normal. On est reparti dans un programme opératoire. Je n’ai pas encore ouvert toutes les unités : j’ai encore deux unités de revalidation fermée notamment. »  

Prêt à vacciner

Elle attend aussi beaucoup de la vaccination : « Il y a encore beaucoup d’incertitudes. On ne sait pas encore combien de doses on va recevoir et à quelle fréquence. On sent que la population et le personnel médical est impatient de recevoir la vaccination. On est prêt à dégager des ressources sur un temps court pour vacciner le plus de personnes possibles. On travaille sur plusieurs théories de vaccination pour nos 3.000 travailleurs en fonction du nombre de doses que l’on va recevoir. On veut vacciner sur les trois sites. » 

Formation du personnel 

Pour Bernard Fadeur, Directeur infirmier au Chwapi, la formation du personnel médical permet d’affronter les différentes vagues : « On a profité de notre accréditation de niveau Platine qui nous avait structuré. Nous avons beaucoup insisté sur les formations des équipes. Aujourd’hui encore, les formations se poursuivent parce que notre personnel veut être prêt. L’inquiétude est de savoir ce qui va se passer dans une semaine ou deux. On ne peut pas exclure la troisième vague. »

Il reconnaît que « le personnel est très fatigué. On a un appui psychosocial 24h/24 en collaboration avec la médecine du travail. Le département des ressources humaines a aussi organisé des débriefings au travers de groupes de parole.» 

Un vaccin à la fois

Pour Brigitte Dubois, Pharmacien chef de service au Chwapi, le rôle de l’hôpital qui est un « HUB-vaccinal » est essentiel : « On a eu 47 maisons de repos à fournir. Le 11 janvier, on a reçu les premiers vaccins pour démarrer la vaccination le 12 janvier. On a veillé à la qualité de la chaîne du froid. On a délivré 2.410 doses dans les homes et on a 4.600 personnes à vacciner au niveau des homes. » 

Pas d’effets indésirables

Pour l’instant, tout se passe bien : « On n’a pas eu d’effets indésirables dans les maisons de repos. » Pour elle, « la seule issue pour éviter un nouveau reconfinement, c’est la vaccination. » Elle a conscience que « la troisième vague risque d’arriver avant la fin de la vaccination. ». 

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