Réuni en séance plénière, le Parlement de Wallonie a définitivement adopté, mercredi soir, les 236 recommandations retenues par la majorité PS-MR-Ecolo et le cdH à l'issue des travaux de la commission spéciale covid de l'assemblée régionale.
Seul le PTB s'est abstenu, pointant notamment l'insuffisance des recommandations en matière de suivi de contacts. "Il n'y a rien sur l'organisation d'un tracing totalement public et non géré par des grandes entreprises de call-center, rien sur un suivi des contacts local et proche des gens", a regretté le chef de groupe de l'extrême gauche au parlement wallon, Germain Mugemangango.
Egalement sur les bancs de l'opposition, le cdH, lui, s'est rallié à la majorité et a soutenu le texte. "Face à la gravité de la situation sanitaire, nous avons fait le choix de la responsabilité en dépassant la logique partisane. Instrumentaliser la commission, pointer des responsabilités individuelles, ça n'aurait fait qu'ajouter de la souffrance à la souffrance", a justifié le député humaniste Benoît Dispa.
Pour autant, "il ne s'agit pas de dédouaner qui que ce soit. Nous posons un constat d'échec dont la responsabilité est collective", a-t-il ajouté en appelant toutefois à "s'atteler, désormais, à l'essentiel: implémenter les recommandations pour éviter qu'une telle situation se reproduise".
"Le texte de la commission constitue une boussole, une feuille de route qui s'apparente presque à une nouvelle déclaration de politique régionale. Nous devrons faire preuve d'une vigilance accrue pour que cet ensemble de recommandations soient suivies d'effets", a poursuivi le député régional cdH. "Nous sommes déterminés à suivre pas à pas tout ce qui sera entrepris dans cette matière et nous conserverons notre force de proposition, voire de critique", a-t-il averti.
Sans surprise, la majorité a elle aussi défendu les 236 recommandations destinées à "donner à la Wallonie les meilleures armes possibles pour faire face à une telle épidémie si elle devait se reproduire", a expliqué Rachel Sobry (MR). "Le but de cette commission, ce n'était pas d'absoudre le gouvernement mais pas non plus de le dissoudre", a-t-elle ajouté à l'adresse du PTB.
"Notre responsabilité était de comprendre les évènements, de les analyser, d'entendre les nombreuses personnes impliquées en première ligne afin d'en tirer les conclusions nécessaires à une meilleure prise en charge si une telle crise devait survenir à nouveau mais aussi, amortir les effets des nouvelles vagues de la crise actuelle", a renchéri le chef de groupe socialiste au parlement wallon, André Frédéric. "La tenue de la commission pendant la deuxième vague nous a offert l'opportunité de montrer que des choses ont été faites et que d'autres sont encore à faire", a-t-il poursuivi en dénonçant également "le cava lier seul" du PTB.
"Il y a des recommandations qui sont émises, des recommandations pour aujourd'hui, des recommandations pour demain, des recommandations pour les prochains mois et certainement les prochaines années. Il y a une réelle feuille de route. Nous ne pouvons pas revenir en arrière mais nous espérons que ces recommandations permettront d'offrir un autre horizon à la Wallonie. Désormais, c'est un autre travail qui va commencer avec le suivi de leur mise en oeuvre", a enfin déclaré Laurent Heyvaert (Ecolo).