Le plan de répartition entre hôpitaux ne fonctionne pas ( Ph. Close )

Le plan de répartition entre hôpitaux du pays ne fonctionne pas. Cela a contraint les hôpitaux bruxellois à passer rapidement en phase 1 B nécessitant de réserver 50% des lits en soins intensifs pour les cas Covid, a déploré jeudi le bourgmestre de la Ville de Bruxelles, Philippe Close (PS), entendu par la commission spéciale Covid-19 du parlement bruxellois.

M. Close était entendu en tant que bourgmestre, proche de la majorité politique régionale, tout comme Hervé Doyen, son homologue de Jette, Hervé Doyen (cdH) entendu pour sa proximité supposée avec l'opposition.

Le bourgmestre de la Ville a par ailleurs plaidé pour une affectation au moins partielle du bonus de la Sécurité sociale constitué par une série de dépenses de soins qui n'ont pu être engagées en raison de la crise sanitaire à la correction du déficit abyssal qui se profile pour les hôpitaux bruxellois pour l'année en cours. On évoque, selon M. Close, un montant de quelque 30 millions d'euros.

Il a par ailleurs une nouvelle fois plaidé pour le recours plus systématique aux Sanctions Administratives Communales (SAC) qu'aux amendes pénales en matière de non-respect de l'obligation de porter le masque. Cet outil permet selon lui de prendre des mesures plus proportionnelles et remplit une fonction davantage "réparatrice".

Il a indiqué que la Ville demanderait la réalisation d'une étude universitaire sur le volet social de la crise qui manque d'approche en la matière.

Sur la plan institutionnel, il s'est prononcé ouvertement en faveur du Conseil Régional de Sécurité (CORES) qui réunit notamment les bourgmestres des 19 communes et les chefs de corps des zones de police de la capitale, sous la coordination du ministre-président bruxellois, Rudi Vervoort.

"Il s'agit d'un organe où institutionnellement, on est obligé de prendre les mêmes décisions. C'est le lieu idéal", a-t-il dit.

De son côté, Hervé Doyen a déploré qu'au plus fort de la crise, les bourgmestres soient confrontés à des informations parfois contradictoires des mondes universitaire et de la santé, notamment au sujet du port du masque, ce qui est source de difficulté dans la prise de décision.

Il a indiqué par ailleurs qu'au début de la crise, il n'y avait aucun lien entre la commune et les maisons de repos privées. Celle de Jette a depuis lors mis sur pied une cellule de concertation avec ce secteur.

Entendu avant les deux maïeurs, le directeur-général de Bruxelles Prévention et Sécurité, Jamil Araoud, a souligné, comme l'avait fait la Haute Fonctionnaire de l'arrondissement, il y a quelques jours, qu'aucune procédure n'existait pour la gestion d'une crise sanitaire telle que celle du Corona.

Il a également pointé l'impact des modifications répétées des règles et directives; un manque d'outils performants pour l'extraction des données ISLP (Integrated System for the Local Police (ISLP), ce qui a occasionné une surcharge des analyses); un encodage différent pour de mêmes faits par les zones de police; et une surabondance d'informations provenant de différents services, source de confusion.

Parmi des points positifs, celui qui est tout récemment devenu le chef de cabinet de la ministre de la Défense, Ludivine Dedonder, s'est félicité de l'implication de l'ensemble des autorités et de la bonne collaboration entre les services; de "l'agilité" de l'ensemble de ceux-ci, de la flexibilité du personnel de terrain; de l'usage des drones en soutien aux zones de police; ou encore de la bonne circulation, malgré tout, de l'information et du suivi permanent de l'évolution de la situation.

Il n'a pas caché une certaine appréhension face à l'émergence d'une seconde vague en cours, et à l'incertitude concernant la dure de la crise. Des questions subsistent quant au stock de matériel de protection dans ce contexte, à l'impact de la démotivation du personnel soignant confronté à une charge de travail et à la perte de confiance de la population à l'égard des autorités et des administrations.

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Derniers commentaires

  • Charles KARIGER

    15 octobre 2020

    En 1945, notre cher Royaume eut un ministre de la Santé publique, le Dr Albert Marteaux qui fit voter la "Loi sanitaire du 1er septembre 1945". Vous lisez bien 1945!
    On y lisait:
    Article 1. Le Roi est autorisé à prescrire, par voie de règlements généraux et après avoir pris l'avis du conseil supérieur d'hygiène publique, les mesures de prophylaxie et d'assainissement ainsi que toutes mesures d'organisation et de contrôle nécessaires:
    1° Pour prévenir ou combattre les maladies transmissibles présentant un danger général, dont la liste aura été dressée sur l'avis conforme du conseil supérieur d'hygiène publique
    ...
    Il n'est en rien préjudicié, par les dispositions qui précèdent, aux droits que les lois en vigueur confèrent aux autorités communales. Les règlements communaux ne peuvent toutefois être contraires aux règlements d'administration générale.
    Art. 3. En temps d'épidémie, le Roi peut, sur avis conforme du conseil supérieur d'hygiène publique, décider l'exécution d'office des mesures nécessaires que des communes négligeraient de prendre pour pourvoir à l'isolement dans un local spécialement affecté à cet objet, des malades atteints d'affection transmissible, en s'efforçant en premier lieu, de réaliser des accords avec les hôpitaux établis dans la commune même ou dans les environs. La députation permanente est chargée des mesures d'exécution, ainsi qu'il a été prévu à l'alinéa 3 de l'article précédent.
    Dès 1947, ce communiste francophone peu favorable aux mutualités et à leurs établissements de soins fut (mal)proprement viré et remplacé par un social-chrétien néerlandophone proche... des mutualités chrétiennes!
    Et le souci des épidémies et d'une gestion EFFICACE de la santé fut enterré avec sa mémoire. Ses successeurs s'occupèrent essentiellement de la comptabilité du système et de la mise en place d'une bureaucratie conservatrice, prédatrice et autoritaire.
    Amen. Ite missa est.