Le Plan santé du Dr Destexhe

A une vingtaine de jours des élections, Alain Destexhe dévoile le programme « santé » des Listes Destexhe et entend remettre le médecin au cœur du processus de soin.

« La population a tendance à oublier que la médecine est un acte noble à très haute valeur ajoutée. On doit mieux payer les médecins généralistes et les spécialistes. Ce sont de longues études et nos médecins sont moins bien payés que dans d'autres pays. Cela leur permettrait aussi de consacrer plus de temps à leur patient.»  

La qualité de la médecine

Une de ses priorités est de « revaloriser la médecine généraliste et en faire une véritable spécialité en encourageant les jeunes médecins à se tourner vers la médecine générale et en la valorisant durant le cursus de formation. » Il entend garantir la liberté thérapeutique du médecin. « La médecine doit rester une profession libérale.  Il faut permettre aux médecins de choisir entre être conventionnés ou non. » Il n'oublie pas les médecins spécialistes évidemment : « Dans certains hôpitaux, la situation n'est pas acceptable. La santé des médecins et des patients doit être la priorité. Il faut interdire aux stagiaires et assistants médecins, pour leur sécurité et celles de leur patient, de dépasser un horaire hebdomadaire de 48 heures par semaine portées à 60 heures dans certains cas. »

Impossible gratuité

Aujourd'hui, il entend faire  des économies d’échelle et de fonctionnement notamment au niveau du budget de l’INAMI qui atteint 25 milliards et toujours replacer le médecin au centre du débat. « Il faut arrêter de socialiser la médecine. La gratuité diminue toujours la qualité des soins et elle ne respecte pas le médecin et son travail. On ne va pas voir le médecin comme on prend le bus. J'entends aussi réduire le pouvoir excessif des mutuelles qui entrent trop souvent en compétition avec les médecins. Elles sont devenues un intermédiaire inutile entre le médecin, le patient et l'Inami. »

Devant ce constat, selon lui, une des solutions est de diminuer le « nombre trop important de normes qui freinent l’épanouissement des prestataires de soins. »  Pour lui notre système de santé est «  hyperbureaucratisé et ultra-complexe ce qui nuit à son efficacité . » Il n'oublie pas de réguler certains aspects : «  On ne peut pas laisser les médecins étrangers s'installer librement. Il convient leur demander de passer un examen linguistique et un examen de connaissance de notre système de santé. »

Enfin, il attire l'attention de l’Ordre des médecins et des associations professionnelles : il faut mieux lutter contre les certificats de complaisance.

Plus particulièrement, en matière de santé... quelques point tirés du programme

Les dépenses de santé vont continuer à augmenter parce que les techniques médicales évoluent, de nouveaux médicaments innovants sont disponibles, la population vieillit et la qualité de vie et la santé continueront à s’améliorer.

  • Assurer des soins de santé de qualité accessibles à tous.
  • Assurer le libre choix du médecin par le patient, pas de système d’inscription obligatoire ou d’échelonnement imposé.
  • Garantir la liberté thérapeutique du médecin, ce qui implique pour celui-ci de travailler selon le concept des bonnes pratiques et d’informer correctement son patient (consentement éclairé).
  • Conserver pour le médecin généraliste un rôle central dans le système de soins.
  • La médecine doit rester une profession libérale pour ceux qui le souhaitent, le paiement à l’acte doit rester possible et le tiers-payant ne peut devenir une obligation.
  • Lutter contre la paperasserie et les formalités administratives. Simplifier le volet administratif du travail des médecins généralistes.
  • Continuer de permettre aux médecins de choisir entre être conventionnés ou non, maintenir le système de supplément des honoraires, tout en luttant contre les abus (ces suppléments sont payés par les assurances hospitalisations privées des patients et financent partiellement le déficit chronique des hôpitaux).
  • Le remède à la pénurie des médecins (qui ont fait de longues études) consiste aussi dans une juste rémunération des honoraires, souvent inférieurs à ceux des pays voisins.
  • Exiger un numéro INAMI pour tous les médecins qui auront terminé leur formation, mais respect dès 2020 par la Fédération Wallonie-Bruxelles du quota fédéral d’accès à la profession.
  • Réactualiser régulièrement le cadastre des disciplines par zone géographique (excès ou déficit de médecins).
  • Encourager les jeunes médecins à se tourner vers la médecine générale, en la valorisant durant le cursus de formation.
  • Interdire aux stagiaires et assistants médecins, pour leur sécurité et celles de leur patient, de dépasser un horaire hebdomadaire de 48 heures par semaine portées à 60 heures dans certains cas. Établir une obligation de repos après une garde.
  • Favoriser la culture de bonne gouvernance et d’amélioration continue au sein des hôpitaux au travers des accréditations et de contrôles indépendants.
  • Organiser un test linguistique pour les médecins provenant d’un autre pays de l’Union européenne voulant exercer en Belgique ainsi qu’un examen sur la connaissance du système de santé belge. La situation actuelle est aberrante. On limite le nombre de Belges qui peuvent se former mais tout médecin provenant de l’Union européenne peut venir pratiquer chez nous.
  • Diminuer de 1% par an les frais de gestion des mutuelles pour les obliger à rationaliser leurs activités.
  • Concentrer progressivement les missions des mutuelles sur l’assurance maladie complémentaire, comme en France.
  • Mettre à la disposition des patients atteints de maladies rares ou chroniques, les meilleurs moyens thérapeutiques disponibles.
  • Suivre la tendance européenne en matière de diminution de l’offre de soins hospitaliers.
  • Développer l’E-santé et la digitalisation du système, en concertation avec les prestataires de soins (source d’économies considérables et de réduction de l’administration).
  • Garantir la protection de la vie privée et garantir au patient qui le souhaite l’accès à son dossier médical complet.
  • Garantir la sécurité des médecins et du personnel médical : la qualité de médecin ou de membre du personnel hospitalier de la victime doit constituer une circonstance aggravante en cas d’agression.
  • Délivrer une carte de stationnement « toutes zones » aux médecins qui font des visites à domicile et pour les urgences.
  • Refédéraliser la politique de prévention dans le domaine de la santé pour avoir une approche cohérente de la santé entre médecine préventive et médecine curative.
  • Poursuivre progressivement la fusion intégrale de l’INAMI, du SPF Santé publique et du Centre fédéral d’expertise des soins de santé dans une entité qui s’occupe entièrement de l’assurance maladie obligatoire.
  • Développer les connaissances du public en matière de santé et améliorer le niveau général d’informations scientifiquement valides afin d’aider le public à avoir une meilleure approche de la prévention individuelle et de la limitation des comportements à risques.
  • Intégrer une approche « santé publique » dans les programmes scolaires.
  • Encourager l’Ordre des médecins et les associations professionnelles à se pencher sur le problème des certificats de complaisance, faire en sorte que le contrôle des absences pour raisons médicales soit un véritable contrôle et pas une simple formalité comme c’est trop souvent le cas.

> Découvrez l'intégralité du programme 

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Derniers commentaires

  • Charles CASTEL

    04 mai 2019

    Tres bon Résumé de propositions cohérentes et essentielles Bravo