Le Pr Jérôme Lechien détaille les ambitions du nouveau service de chirurgie de l’UMONS

Le service de chirurgie de l’Université de Mons (UMONS) a tenu cette semaine sa première réunion. À cette occasion, le Pr Jérôme  Lechien, chef de service, a détaillé les ambitions de cette nouvelle structure qui regroupe neuf professeurs chargés de cours, cinq professeurs internationaux invités, cinq chirurgiens cliniciens et six jeunes issus des hôpitaux du Hainaut actuellement en formation.

L’équipe encadre plus de quinze étudiants engagés dans un mémoire ou un projet de recherche, issus notamment de la faculté. L’objectif est de les initier dès le début de leur parcours à la recherche scientifique.

« À l’UMONS, le master se justifie amplement. Ce type d’initiative le montre bien. Son impact à long terme sera réel. Nous allons prouver que les étudiants en médecine formés dans le Hainaut y resteront pour pratiquer. À long terme, cela améliorera évidemment aussi la santé de la population de manière générale. Toutefois, les conclusions positives ou négatives de ce type de projet ne peuvent pas être tirées dans les deux ans. Nous avons besoin de responsables politiques qui possèdent une vraie vision à long terme. Cette année, nous avons 40 étudiants, mais nous en aurons davantage l’année prochaine. Nous sommes fortement tributaires du concours d’entrée », explique le Pr Lechien.

Apprentissage pratique et concret

Le nouveau service a pour mission de développer l’enseignement et la recherche clinique et fondamentale dans le Hainaut, tout en construisant des partenariats internationaux. « Nous partons d’une feuille blanche et nous nous sommes imposé une ligne directrice très claire avec, dès le début, le profil des professeurs et médecins que nous voulions recruter : des professeurs passionnés par l’enseignement et de très bons pédagogues qui veulent développer un vrai projet de recherche dans la région… et pas seulement ajouter une ligne à leur CV. Nous allons chercher les étudiants motivés par la recherche, et pas seulement celles et ceux qui ont les meilleurs résultats en faculté de médecine. Nous laissons une chance à tout le monde, mais elles et ils doivent être passionnés par la recherche. Nous avons déjà eu de bonnes surprises, d’ailleurs. Ce sont des étudiants très motivés ! »

Un échange constructif entre disciplines

Le Pr Lechien souligne également la spécificité du modèle choisi : « Dans les autres universités, les chargés de cours dans les différents domaines chirurgicaux ne sont pas souvent rattachés au même service. Notre idée est de regrouper des médecins provenant de disciplines différentes dans le même service, afin de faire mûrir des idées un peu inattendues.

Quand je vois certaines pratiques réalisées en neurochirurgie ou en urologie, cela me donne des idées pour ma pratique ORL. Ce décloisonnement est très important pour nous. Certains traitements, comme le PRP par exemple, sont très transversaux. À mon niveau, je l’utilise pour la perte d’odorat, mais il peut être employé en urologie, en chirurgie esthétique… Ce modèle, un peu américain, est notre but : les cours pratiques comme la journée de chirurgie, l’apprentissage des sutures, l’apprentissage des actes techniques (plâtres, drains…).

Ces petits gestes qu’auparavant nous n’apprenions qu’une fois médecins, face au patient, sont chez nous enseignés beaucoup plus rapidement. Le cours de chirurgie générale est dispensé en 12 heures, ce qui n’est pas beaucoup. Le reste, je leur enseigne sur le terrain, dans des travaux pratiques. Nous voulons leur donner une pratique solide et cette approche est très anglo-saxonne. »

Nouer des partenariats avec les hôpitaux

La démarche se veut inclusive. « Le lien avec les hôpitaux de la région est important. Il y a aujourd’hui trop d’hôpitaux en Belgique. Cela induit une rivalité qui n’est pas saine entre eux. Nous devrions plutôt mutualiser les robots chirurgicaux, les compétences et la technologie, réaliser des ponts entre les hôpitaux. Nous souhaitons dépasser les rivalités interhospitalières, les luttes de services et autres guerres de clochers qui ne profitent ni à la science ni aux patients. »

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