Les aînés se sont sentis exclus du débat lors de la crise sanitaire et ont été privés de leur parole alors qu'ils étaient au centre des discussions, ont regretté plusieurs de leurs représentants, auditionnés vendredi après-midi en commission spéciale covid du Parlement de Wallonie.
"Il a fallu attendre la fin du mois de mars pour que les résidents des maisons de repos apparaissent dans les médias. Ils étaient absents alors qu'on parlait sans cesse d'eux. Aujourd'hui, il faut vraiment les remettre au centre des préoccupations", a ainsi estimé Anne Jaumotte, chargée de projets à Enéo, le mouvement social des aînés.
"Au printemps, les mesures d'isolement ont été appliquées sans nuance et sans avoir été préparées. Je ne vous cache pas que nous sommes très inquiets face aux nouvelles mesures qui vont être annoncées" par le comité de concertation, a-t-elle ajouté en rappelant "l'extrême nécessité de maintenir les liens".
Forte de cette certitude, la représentante d'Enéo a présenté aux membres de la commission quelques recommandations, plaidant notamment pour l'intégration des aînés dans Get up Wallonia, le plan de relance du gouvernement wallon, ainsi que pour le développement d'autres types d'habitats (habitats kangourous, ...). "Nous voulons également inciter chaque résident de maisons de repos à établir un projet de vie et rappeler l'importance des conseils de participation au sein de ces établissements", a-t-elle résumé.
"Ce qui ressort des témoignages que nous avons récoltés, c'est souvent de la colère, de la révolte, de l'injustice, avec l'impression, parfois, que la volonté de préserver à tout prix les seniors a dépassé le respect des directives qui étaient édictées", a de son côté souligné Dominique Langhendries, le directeur de l'ASBL Respect Seniors. "L'essentiel, c'est de préserver les droits fondamentaux des aînés, y compris en temps de crise", a-t-il ajouté.
La semaine prochaine, la commission spéciale covid du parlement wallon entendra notamment les syndicats du secteur de la santé.