Les laboratoires critiquent la gestion des tests sérologiques par l'AFMPS

La Société royale belge de médecine de laboratoire condamne le manque de transparence et de coopération dans la sélection et la validation des tests pour le Covid-19, a-t-elle fait savoir vendredi. Dans un article à paraître dans Acta Clinica Belgica, l'organisation réclame que l'Agence fédérale du médicament et des produits de santé (AFMPS) ne s'occupe plus de valider des tests, mais que Sciensano s'en charge désormais.

"La task force rebaptisée "testing" puis "testing & tracing" dépasse son mandat initial, en mettant notamment sur pied une plateforme fédérale de tests PCR, sans concertation avec le monde de la biologie clinique", d&eacu te;nonce l'organisation.

Pour les laboratoires, l'AFMPS a également outrepassé son mandat en instaurant une nouvelle méthode pour autoriser les kits sérologiques, qui détectent les anticorps contre le virus Sars-Cov-2. C'est en effet l'agence qui choisit les laboratoires qui valideront ces réactifs afin qu'ils puissent être remboursés par l'assurance maladie-invalidité, peu importe si ces mêmes produits sont déjà autorisés à la vente en Belgique.

La société dénonce "de nombreux dysfonctionnements mêlant absence totale de transparence, conflits d'intérêt, pressions, menaces et signatures imprudentes de contrats nationaux", faisant référence au directeur général de l'AFMPS. Hugues Malonne a en effet conclu un accord au sujet d'un million de tests, pour un montant de 7 millions d'euros, pour acheter des tests sérologiques Covid-19 à une entreprise italienne. Il semble qu'un laboratoire dirigé par sa compagne ait mené la validation du test en question, ce qui fait craindre un conflit d'intérêts, rapportait l'hebdomadaire Knack la semaine dernière.

Les laboratoires regrettent "l'absence de collaboration avec les sociétés savantes, le choix arbitraire des laboratoires désignés pour les validations des kits commerciaux, l'absence de publication des critères cibles et d'un rapport intégré", ainsi que "l'interdiction pour chaque laboratoire de réaliser sa propre validation", qu'ils estiment contraire à la loi belge.

Les auteurs de l'article demandent de prendre part à la gestion des critères de validation, à la sélection des tests et à leur évaluation. Ils réclament également que l'AFMPS n'autorise plus des tests développés en laboratoire. Cette tâche devrait, pour eux, revenir à Sciensano.

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.