Le Belge oublie trop souvent de se faire vacciner avant de partir en voyage

Trois Belges sur quatre sont partis à l'étranger au cours des deux dernières années, dont un peu plus d'un quart vers des destinations exotiques. Cependant, seuls 40% des voyageurs 'exotiques' se font vacciner, ressort-il jeudi d'une enquête réalisée par Sanofi. Or, les périples proches ou lointains comportent des risques de maladies infectieuses potentiellement graves.

À l'ère des citytrips, last minutes et autres voyages d'affaires, le Belge a tendance à vérifier la validité de son passeport mais à négliger son livret de vaccination. Près de 62% des vacanciers partent en effet à l'étranger sans s'être faits vacciner, une proportion qui tombe à 40,8% pour les voyages d'affaires mais "qui reste toutefois élevée", souligne le Dr. Charlotte Martin, responsable de la Travel & Vaccine Clinic du CHU Saint-Pierre.

"Certains voyageurs nécessitent une attention particulière avant leur départ en fonction de leur état de santé général (femmes enceintes, maladies chroniques) mais aussi de leur âge (jeunes enfants, seniors) ou du type de voyage qu'ils entreprennent (sac-au-dos, longue durée, etc.)", explique le Dr. Kristina Van De Winkel, médecin à la Clinique du voyage de l'UZ Gent.

L'étude, réalisée en novembre 2017 sur 763 voyageurs belges, constate cependant que moins de la moitié (48,5%) des "backpackers" sont vaccinés avant d'entreprendre leur voyage. Les familles avec enfants négligent aussi largement les risques (38,5%). En particulier, les personnes qui visitent leur famille ou des amis à l'étranger se pensent au-dessus des risques (37,7%). "Il s'agit d'une population difficile à convaincre car ils se disent qu'ils sont chez eux, qu'ils 'connaissent", déplore le D. Martin.

"S'ils sont effectivement immunisés contre certaines maladies comme l'hépatite A, ce n'est pas le cas pour la malaria, par exemple", complète le Dr. Van De Winkel. "De plus, ils partent souvent en dernière minute et restent généralement longtemps sur place, parfois dans des endroits reculés. Les vaccins passent aussi parfois à la trappe à cause d'un budget limité." Les enfants ne sont dès lors pas non plus vaccinés, alors qu'ils sont plus sensibles.

Il ne faut pourtant pas partir bien loin pour être confronté à des maladies possiblement dangereuses. La rougeole, qui peut mener à une pneumonie ou atteindre le cerveau chez l'adulte, connaît encore des foyers actifs en France, en Italie et en Roumanie notamment. En Belgique, la Wallonie avait d'ailleurs été touchée par une épidémie en 2017.

La rage, mortelle pour l'être humain, est également encore présente à l'échelle mondiale, comme dans certains pays d'Europe de l'est.

"Les voyageurs oublient souvent que les vaccins recommandés par le généraliste et l'OMS sont tout aussi importants que ceux obligatoires, imposés par le pays visité", rappelle le Dr. Martin. Douze personnes sont ainsi revenues dernièrement du Brésil avec la fièvre jaune, une maladie potentiellement mortelle contre laquelle la vaccination n'est pas obligatoire.

"Nous ne pouvons que conseiller aux personnes qui s'apprêtent à entreprendre un voyage de s'informer chez leur médecin traitant, dans les cliniques du voyage ou sur le site de ces dernières, régulièrement mis à jour", concluent le Dr. Van De Winkel. Les guides de voyages peuvent quant à eux fournir une information générale mais sont rapidement dépassés.

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