Un patch antidiabétique a fait fondre les poignées d'amour chez les souris (Etude)

Souris

Un patch administrant un antidiabétique a fait fondre les poignées d'amour chez des souris, montre une étude publiée vendredi selon laquelle les effets pourraient être les mêmes chez l'homme et l'aider à combattre obésité et diabète avec moins d'effets secondaires.

Le pansement, qui n'a pas encore été testé cliniquement, est muni de plusieurs dizaines de micro-seringues acheminant le traitement sous forme de nanoparticules de 250 nanomètres (nm) de diamètre --400 fois plus petit qu'un cheveu-- qui transforment les tissus adipeux blancs en graisse brune, génératrice de chaleur, ce qui brûle des calories, explique l'étude publiée dans la revue ACS Nano.

La graisse brune est plus présente à la naissance, sa fonction principale étant de générer de la chaleur pour aider les nouveau-nés à réguler leur température.

En brûlant des calories, le gras brun conduit à une perte de poids en stimulant le métabolisme ce qui pourrait être une arme efficace contre l'obésité et le diabète.

La graisse blanche fait au contraire grossir en stockant les réserves d'énergie sous forme de triglycéride, des lipides.

Les chercheurs à l'origine de cette étude se sont de ce fait concentrés sur le développement de thérapies pour transformer la graisse blanche en gras brun.

"Il existe plusieurs molécules testées cliniquement qui induisent cette transformation, mais elles sont administrées en comprimés ou en injections", précise Li Qiang, professeur de biologie cellulaire à la faculté de médecine de Columbia, à New York, un des principaux co-auteurs de l'étude.

Ces traitements "peuvent provoquer des effets secondaires sévères, maux d'estomac, gain de poids et fractures osseuses, tandis que le patch évite ces complications en administrant les médicaments directement dans les tissus graisseux", explique-t-il.

Ces nanoparticules diffusent graduellement le médicament, des antidiabétiques notamment comme le rosiglitazone (Avandia), dans le bourrelet de graisse blanche à l'endroit où se trouve le patch, précise l'étude.

Les chercheurs ont placé pendant quatre semaines deux timbres transdermiques de chaque côté de l'abdomen de rongeurs obèses, un avec un antidiabétique et l'autre avec un placebo. D'autres souris n'ont eu aucun traitement.

Les bourrelets de graisse ont diminué de 20% du côté où avait été appliqué le patch contenant l'antidiabétique comparativement à celui du placebo.

Les chercheurs ont aussi constaté une nette diminution du taux de glucose sanguin chez les souris traitées comparativement à un groupe témoin.

Des analyses génétiques ont en outre révélé que le flanc traité avec un timbre actif comptait plus de gènes liés à la graisse brune. Cela suggère que les changements métaboliques observés et la réduction des tissus adipeux blancs ont résulté d'un accroissement du gras brun.

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