Les hôpitaux n'ont jamais manqué de médicaments, même au plus fort de la crise, a déclaré vendredi l'administrateur général de l'Agence fédérale des médicaments et produits de santé (AFMPS), Xavier De Cuyper, en commission spéciale Covid-19 à la Chambre. Il assure également que les stocks de médicaments suffisent, pour la plupart des produits, jusqu'à avril 2021.
"Il y avait relativement peu d'informations sur les thérapies qu'on pouvait appliquer", a-t-il expliqué, "l'agence s'est donc adaptée au fur et à mesure aux besoins, qu'on nous rapportait plusieurs fois par semaine".
L'agence a dans un premier temps établi une liste des produits impliqués dans le traitement de la Covid-19, a évalué les réserves auprès des producteurs et des hôpitaux et a tenté de prévoir un "stock tampon" couvrant une période de 3 mois.
"Il est apparu à un certain moment que si nous n'achetions pas de chloroquine par exemple, le produit allait manquer. Les prix flambaient à cette période. Mais un certain nombre d'études sont apparues, qui démontraient que ce n'était pas la panacée. J'ai alors décidé de ne plus stocker des quantités exagérées du produit. C'était la bonne décision", a déclaré M. De Cuyper.
En cas de crainte de pénurie, et si l'industrie ne pouvait pas augmenter la production ou qu'importer n'était pas possible, "nous avons alors envisagé de faire des achats pour créer des 'stocks tampons'. Cela a été un travail de dingue, pour chercher quelques kilos d'un produit, la Belgique étant un petit État face aux grands joueurs", a témoigné l'administrateur général. "Il fallait les chercher partout dans le monde et s'assurer de leur qualité. Toute crise est un moment privilégié pour tous les fraudeurs, et on a vu de tout."
L'agence a, à une reprise, utilisé un médicament vétérinaire, après avoir vérifié qu'il s'agissait de la même substance active. L'agence a également fait faire des médicaments sur base de substances actives qu'elle avait pu se procurer.
En dernier recours, l'agence a restreint la distribution de certains produits. "On peut nous le reprocher, mais il faut accepter, en temps de crise, et tant que cela reste transparent, qu'on utilise des pistes extrêmes." L'agence a également interdit temporairement l'exportation de deux produits.