Près de 5 millions de préparations magistrales remboursées ont été délivrées en officines publiques en 2023, ce qui représente 4,4 % des délivrances de médicaments, indique l’INAMI dans un rapport récemment publié . Cette pratique pharmaceutique, bien que marginale en volume global, continue de jouer un rôle important dans certaines spécialités. Elle a représenté un coût de 77 millions d’euros pour l’assurance soins de santé.
Sur un total de près de 5 millions de préparations magistrales remboursées et délivrées en officines publiques en 2023, celles-ci ont représenté 4,4 % des délivrances de médicaments. L’INAMI souligne que les prescriptions sont, dans leur majorité, occasionnelles : 51 % des 1,5 million de patients concernés n’ont reçu qu’une seule préparation magistrale au cours de l’année, tandis qu’environ 21 % ont bénéficié de plus de quatre préparations.
Des indications variées selon les spécialités médicales
Les dermatologues sont les prescripteurs proportionnellement les plus utilisateurs de magistrales : près d’un quart de leurs délivrances remboursées concernent ce type de préparation, essentiellement des pommades (82 %) et des lotions à usage externe (10 %). Le coût moyen des magistrales prescrites par ces spécialistes atteint 27 euros, contre 18 euros en moyenne dans les autres spécialités. Les molécules les plus courantes sont la bétaméthasone (20 % des cas), l’acide salicylique (18 %) et l’érythromycine (14 %).
Les rhumatologues, de leur côté, recourent aux magistrales dans 16 % des délivrances. Leurs prescriptions sont principalement destinées à adapter les dosages, notamment en acide folique (37,5 % des magistrales) ou en prednisolone (34,5 %), souvent sous forme de capsules.
Les généralistes restent en nombre absolu les premiers prescripteurs, avec plus de 3,5 millions de magistrales, soit 4,2 % de leurs délivrances. Ils recourent notamment au carbonate de calcium (19 % des cas), aux pansements passifs (7 %) ou encore à la méthadone (5,7 %).
Chez les oncologues, les magistrales sont essentiellement destinées à accompagner les traitements de chimiothérapie (40 % des cas avec des corticostéroïdes tels que dexaméthasone, prednisolone, hydrocortisone). Le carbonate de calcium est la molécule la plus fréquemment utilisée (31,7 % des magistrales).
Enfin, chez les pédiatres, la nystatine et la néomycine dominent les magistrales, souvent en solutions ou pommades pour usage ophtalmique ou auriculaire.
Une pratique encadrée et économiquement modeste
Le coût moyen d’une préparation magistrale (19 euros) demeure inférieur à celui d’un conditionnement de spécialité pharmaceutique (34 euros). Le budget global s’est élevé à 77 millions d’euros pour l’assurance soins de santé et à 18 millions d’euros pour les patients en 2023. L’INAMI rappelle que les magistrales permettent de pallier certaines indisponibilités de spécialités, d’adapter les dosages ou les formes galéniques et de proposer des préparations sans conservateurs allergisants.
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