Réforme du paysage hospitalier - Les réseaux hospitaliers prévus risquent d'avoir peu d'impact sur le nombre de lits (ING)

En l'état, la mise en place des réseaux cliniques entre hôpitaux risque de n'avoir qu'un impact mineur sur l'évolution du nombre de lits, ressort-il d'une étude comparative avec d'autres pays européens, menée par Antares consulting pour ING. C'est l'activité dans son ensemble qui doit être repensée, en intégrant davantage le médico-social, pour une gestion plus efficiente des lits hospitaliers aigus, éviter les réadmissions et garantir la continuité des soins.

L'étude compare le système hospitalier belge aux pratiques en vigueur aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et au Danemark, ainsi qu'en France, Allemagne, Norvège, Autriche et Suisse, non pas pour établir un cla ssement mais pour s'inspirer, "avec un regard tourné vers le futur", souligne Eduard Portella, consultant.

Premier constat: par rapport aux autres pays de l'échantillon, les coûts de la santé sont moins élevés en Belgique qu'ailleurs (10,4% du PIB). Parallèlement, le co-financement du système de soins par les patients est par contre l'un des plus élevés. C'est pourquoi, selon l'étude, le financement des réformes du système hospitalier doit plutôt "être rencontré au sein des dépenses hospitalières actuelles". "Il ne s'agit pas de dépenser moins, mais de changer la nature des dépenses" en adoptant notamment "un virage ambulatoire", pointe Eduard Portella.

En effet, si la Belgique compte, proportionnellement au nombre d'habitants, le plus de lits hospitaliers (6,14 par 1.000 habitants en 2015), c'est aussi un des pays qui exploite le plus de lits aigus par rapport au nombre total, ajoute-t-il. Ce dernier point est similaire dans les pays nordiques, sauf que ceux-ci ont, eux, très bien développé les structures en aval à l'hospitalisation, avec un accompagnement médico-social et un suivi des soins.

La tendance générale en Europe est à la réduction des lits d'hôpitaux. Or, la Belgique est le pays qui a connu une des plus faibles diminution du nombre de lits par 1.000 habitants sur la période 1990-2015 (-21%).

L'étude entrevoit toutefois "des opportunités pour une meilleure utilisation de la capacité des lits existants en travaillant sur leur gestion centralisée et les admissions évitables", entre autres. Les variations dans les durées de séjour devraient aussi être réduites, et le processus de sortie des patients amélioré.

Les alternatives telles que l'hospitalisation à domicile ou la concentration des patients dans une même unité "constituent un réel enjeu de pertinence des soins et de gestion efficiente des lits et des séjours", conclut le rapport. Il serait également bénéfique de développer une responsabilité clinique partagée entre les chirurgiens et les médecins hospitalistes, même si "cela est culturellement compliqué en Belgique", admet Eduard Portella. Il faut enfin "de véritables réseaux qui intègrent l'amont et l'aval à l'hospitalisation, associent des thérapies différentes mais complémentaires et tiennent compte de tout le parcours des patients" pour éviter ainsi des réhospitalisations.

> Découvrez l'intégralité de l'étude

Vous retrouverez une interview d'Eduart Portella à ce sujet dans notre prochaine édition papier du Spécialiste.

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