Face à l’augmentation attendue du nombre de médecins formés, la Fédération Wallonie-Bruxelles et la Wallonie s’organisent. La députée Caroline Taquin interroge le gouvernement sur l’impact concret de cette évolution sur la première ligne. Gouvernance renforcée, réforme d’Impulséo et nouveaux équilibres au sein de la Commission de planification figurent parmi les chantiers en cours.
Alors que les pénuries sont toujours réelles sur le terrain, le gouvernement fédéral a décidé d’augmenter les quotas INAMI dès la rentrée 2026-2027 : +15 à 20 % d’étudiants en médecine.
Par ailleurs, les médecins diplômés hors Belgique ne seront plus comptabilisés dans le quota. Au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, la députée Caroline Taquin (MR) rappelle que, d’ici 2032, près de 1 200 nouveaux médecins seront formés chaque année, soit deux fois plus qu’aujourd’hui. Elle souhaite connaître l’impact réel que cela aura sur la première ligne.
Cette réalité, Yves Coppieters, ministre wallon de la Santé, la connaît bien : « Un comité de pilotage va se mettre en place dans le courant du mois de juin 2025 afin de s’emparer de manière très concrète des questions qui se posent aux différents niveaux. La composition du comité de pilotage sera représentative de la première ligne d’accompagnement et de soins. »
Une évaluation et une révision d’Impulséo
Par ailleurs, la réforme du dispositif Impulséo a été entamée sous la précédente législature afin qu’il soit davantage en phase avec les réalités opérationnelles des médecins généralistes, et surtout avec leurs attentes.
« Une évaluation est toujours en cours. On peut envisager des révisions éventuelles du dispositif. Quoi qu’il en soit, j’ai convoqué un groupe de travail composé, entre autres, des organisations représentatives de médecins et des syndicats médicaux pour relayer la dynamique relative à ce projet, afin de poursuivre les travaux entamés. Ce dispositif Impulséo et Impulséo+ fonctionne, mais des adaptations doivent être faites en fonction des différents contextes. »
Il ne cache pas avoir « beaucoup d’ambition pour la réforme de la première ligne de soins et la territorialisation des soins de santé primaires. »
Pour sa part, Élisabeth Degryse, ministre-présidente en charge de l’Enseignement supérieur, a apporté une précision : « Les quotas ne s’appliqueront qu’aux diplômés de nos propres universités, ce qui permettra de délivrer jusqu’à 25 % de numéros INAMI supplémentaires.
À partir de 2032, nous compterons environ 1 200 nouveaux médecins diplômés par an contre 745 en 2025, ce qui représente une augmentation de 58 %. »
Droit de vote au sein de la Commission de planification
Parallèlement aux chiffres, d’autres avancées ont été réalisées, notamment en termes de gouvernance.
« À titre d’exemple, les représentants des commissions communautaires disposeront désormais du droit de vote au sein de la Commission de planification de l’offre médicale, qui comptera aussi des représentants des Régions et des responsables des soins de première ligne. En effet, ces compétences ont fait l’objet d’un transfert lors de la sixième réforme de l’État. »