Breaking News: l’ABSyM dépose un préavis de grève pour le 7 juillet

Après avoir remis hier midi au ministre Frank Vandenbroucke une série de propositions alternatives détaillées à son projet de loi-cadre, l’ABSyM a également déposé ce vendredi un préavis de grève pour le lundi 7 juillet. Le syndicat estime que faire grève n’est pas courant chez les médecins, mais que cela est devenu le moyen ultime de faire comprendre au ministre que son projet est inacceptable.

L’ABSyM indique dans un communiqué avoir réuni son comité directeur le mardi 18 juin afin de décider ce qu’il y avait lieu de faire en réponse aux nombreuses demandes de mobilisation forte émanant de la base. À l’issue de cette réunion, il a été décidé d’organiser une journée de grève informative, afin d’expliquer aux patients les raisons du mouvement de protestation des médecins et les conséquences des mesures reprises dans le projet de loi-cadre du ministre Vandenbroucke.

Selon le syndicat, ce signal fort vise à dénoncer le franchissement de plusieurs lignes rouges dans le projet, en pensant d’abord aux patients qui, selon lui, verront la qualité des soins se dégrader et l’accessibilité reculer.

L’ABSyM lance un appel à tous les médecins, généralistes et spécialistes du pays, afin qu’ils participent à ce mouvement de protestation le 7 juillet, en laissant leurs cabinets fermés et en supprimant leurs consultations à l’hôpital. Le syndicat précise que les services d’urgences hospitaliers seront maintenus, comme l’impose la loi, afin de pouvoir prendre en charge les patients ayant besoin de soins urgents. « Ce n’est pas courant chez les médecins de faire grève. Mais pour nous, c’est devenu le moyen ultime de faire comprendre au ministre que son projet est inacceptable », explique le Dr Patrick Emonts, président de l’ABSyM.

L’ABSyM ajoute que si, dans l’intervalle, le ministre Vandenbroucke faisait marche arrière sur les différentes mesures qualifiées d’inacceptables par les syndicats médicaux, le préavis de grève pourrait être levé. Dans le cas contraire, elle dit compter sur une mobilisation forte de ses membres et de l’ensemble de la communauté médicale pour empêcher que ce projet ne soit adopté, et ne sape totalement, selon elle, le système de soins de santé.

Enfin, le syndicat souligne qu’il n’est pas concevable, avant la mise en œuvre de la réforme de la nomenclature et de la réforme du financement des hôpitaux, de modifier toute une série d’éléments qui en dépendront.

Cette mobilisation s’inscrit dans un climat de rejet largement partagé par la profession. Selon une enquête menée en juin par Medi-Sphere et Le Spécialiste à laquelle près de 2 500 médecins avaient répondus, en cas d’adoption du texte sans modification, 79 % des médecins participeraient à une grève nationale. 

Dans une réaction, le ministre Vandenbroucke appelle à la concertation et renvoie à la réunion du Comité de l'assurance de l'Inami, qui a lieu ce lundi. Celle-ci doit être "le point de départ d'une discussion approfondie et bien structurée sur la réforme du modèle de convention, sur la manière dont le budget de l'assurance maladie est élaboré et contrôlé, et sur la lutte contre la fraude dans les dépenses de santé, le tout conformément aux orientations et au calendrier prévus dans l'accord de coalition". 

D'ici là, le ministre appelle toutes les parties concernées à lui soumettre leurs critiques concrètes et propositions alternatives.

D'autres réformes et initiatives importantes sont également à l'ordre du jour de la réunion, notamment "pour maintenir le budget de l'assurance maladie sur les rails en 2026 et laisser de la place pour les investissements nécessaires aux nouveaux besoins", souligne le ministre socialiste.

Lire aussi: Projet de loi-cadre santé : l’ABSyM et le Cartel remettent leurs contre-propositions au cabinet Vandenbroucke

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Derniers commentaires

  • Yves METENS

    23 juin 2025

    d'accord sur le fait que laisser VDB nationaliser l'exercice des professions liberales de santé est à combattre
    mais
    quand on touche aux suppléments tout le monde devrait se mobiliser
    par contre quand la garde de MG se meurt et provoque en partie l'arrêt de MG , déjà en pénurie , y'a plus grand monde
    la solidarité
    faudrait qu'elle aille dans tous les sens

  • Jean-Marc Triffaux

    21 juin 2025

    Tout à fait d’accord avec cette initiative !
    Il est grand temps que les médecins réagissent de manière collective et solidaire.
    La profession médicale doit rester une profession libérale !
    Nos politiques pensent trop facilement que nous sommes une corporation professionnelle atomisée…donc asservie à leurs décisions.
    J-M Triffaux

  • Charles KARIGER

    21 juin 2025

    Et voilà, c’est peut-être déjà fichu si tous les soignants ne se bougent pas immédiatement TES ÉNERGIQUEMENT.

    Les fondamentaux :

    A) De toute éternité, les soins individuels ont été un grand luxe. Les super-riches recouraient aux rares médecins. Les autres, vieux, malades, estropiés,… au-delà des rebouteux étaient recueillis par les hospices (« gasthuizen » en vieux Nl ; souvenir : à Leuven : le Gasthuisberg, etc) alors que les remèdes du passé ne coûtaient pourtant pas le centième des traitements actuels. Quoi que l’on fasse, la bonne médecine est et restera un des luxes les plus onéreux au même titre que les diams et la lingerie de Dior. Tous les Belges peuvent-ils s’offrir cela ?
    B) Nos systèmes de sécu (soins, allocations et pensions diverses, retraite, invalidité, chômage, etc) financés par répartition, conçus en 1945 lorsque l’espérance de vie était de 61 ans pour les hommes et 65 pour les dames sont et deviendront de plus en plus impayables (une transplantation, 100.000€ cash puis 10.000€ par an, un anti-sida préventif à 25.000€ I.M tous les six mois,...) au fur et à mesure du vieillissement et, hélas,... des innovations et des "normes", si judicieuses soient-elles.

    Les faits récents :

    C) Notre grand ayatollah collectiviste, emporté par son projet messianique d’être le «Sauveur de la sécu », secondé par les autres membres de sa mollarchie ne s’attendait pas à provoquer la joie des soignants en étant fermement résolu à obtenir en premier lieu la maîtrise administrative (et quasi policière) de l’organisation de la dispensation des soins et en second lieu que les « trous financiers » soient d’année en année comblés aux dépens des soignants.
    D) Dans son immense bienveillance, le chef-ayatollah accepte généreusement d’engluer les mécontents dans des bavardages poisseux et SANS INTERET. On peut lire en effet : «Le ministre Vandenbroucke appelle à la concertation et renvoie à la réunion du Comité de l'assurance de l'Inami, qui a lieu ce lundi. Celle-ci doit être "le point de départ d'une discussion approfondie et bien structurée sur la réforme du modèle de convention, sur la manière dont le budget de l'assurance maladie est élaboré et contrôlé, et sur la lutte contre la fraude dans les dépenses de santé, LE TOUT CONFORMÉMENT AUX ORIENTATIONS ET AU CALENDRIER (!) PRÉVUS DANS L’ACCORD DE COALITION. » Punt, nieuwe regel ! Tout est déjà établi dans cet accord-là.
    Manants, passez votre chemin, vous serez soumis. Et tondus.
    E) Je lis aussi : « L’ABSyM ajoute que si, dans l’intervalle, le ministre Vandenbroucke faisait marche arrière sur les différentes mesures qualifiées d’inacceptables par les syndicats médicaux, le préavis de grève pourrait être levé. » Il est quasi certain que les « mesures qualifiées d’inacceptables » sont quelques os à ronger, des sucettes, des colifichets prévus de longue date pour donner aux syndicats la possibilité de dire qu’ils ont « OBTENU... QUELQUE CHOSE »… sans toucher à l’architecture des projets des ayatollahs Inamo-ministériels. (Le ministre n'est pas né de la dernière pluie.)
    F) Une révolte n’a donc de sens que pour exiger le retrait COMPLET de l’ensemble de la réforme, le projet dit "VDBeurk". D’une manière ou d’une autre, il n’y aura qu’un gagnant. Et en même temps un perdant. Que veulent les soignants ?
    G) Soit une organisation dirigiste de la dispensation des soins au mépris de la population et des soignants humiliés soumis et appauvris, soit une refonte complète .
    H) EN COMMENÇANT par une refonte du FINANCEMENT de la sécu ou par la reconnaissance officielle et claire que certains soins très onéreux ne seront plus sponsorisés par la sécu. Sans cela, notre tonte suivante est déjà prévue.
    I) Il est important de prévenir tous les jeunes qui terminent leurs humanités que les carrières des soins sont minées;





  • Nicolas PELGRIMS DE BIGARD

    21 juin 2025

    Et ce qui devait arrivé arriva ….