Le Dr Jean-Luc Gala, chef de clinique à l’UCL et spécialiste en infectiologie, fustige la communication peu nuancée et partiale de certains médecins-experts : « Nous sommes des médecins et, au vu de notre fonction d’exemple, nous devons aussi tenir compte des aspects économiques, y compris dans la communication. »
Une manière, pour l’infectiologue, de faire entendre un tout autre son de cloche que les virologues-épidémiologistes qui donnent actuellement le ton au nom de l’ensemble du corps médical. Il rejoint ainsi les critiques du ministre-président de la Communauté française.
« En tant que médecins, nous sommes proches des patients, nous entendons leurs plaintes. Le nombre de suicides progresse, l’anxiété augmente. Certains ne peuvent plus payer leurs factures, des cafés ferment leurs portes, les faillites se multiplient dans l’horeca. Nous devons davantage tenir compte de l’influence de notre discours sur les décisions des politiciens », a-t-il affirmé sur les ondes de la radio flamande (Radio 1, De Ochtend).
« L’approche “menaçante” de certains scientifiques pèse très lourd, à tel point que les politiciens n’osent pas s’y opposer. C’est scandaleux et inacceptable, car nous jouons avec des vies humaines. »
« Je suis heureux que notre voix soit aujourd’hui entendue, car ce n’était guère le cas jusqu’ici. Si la signification des chiffres ne correspond pas au discours des experts, c’est problématique. Les chiffres doivent donner lieu à une interprétation correcte, ce qui n’est pas le cas à l’heure actuelle. Nous réclamons un affinement des mesures. Imposer le port du masque sur l’ensemble du territoire n’a aucun sens, et il en va de même pour le maintien des petites bulles sociales. Nous sommes en effet à même, aujourd’hui, de réagir beaucoup plus rapidement – Anvers, où il y a eu une intervention stricte pour un cluster, en est un excellent exemple. »
« C’est la grande différence entre mesures locales et globales. Pour des raisons économiques, nous ne pouvons plus aujourd’hui nous permettre des mesures globales », conclut-il
Lire aussi : A la veille du CNS, Jeholet dénonce la "cacophonie" des experts sanitaires
Derniers commentaires
Christian FIGIEL
23 aout 2020Enfin un expert sensé et raisonnable...
Jean-Claude MALENGREAU
21 aout 2020Après des assertions criminelles au début de la pandémie : prétendue dangerosité du masque et obligation pour le personnel malade de continuer à travailler si leur température était inférieure à 38°, les tristes "experts" s'acharnent à détruire l'avenir économique de nombreux citoyens en préconisant des mesures extrêmement liberticides et ruineuses, sans aucune validation scientifique de leur éventuelle efficacité. Tout n'est pas à jeter dans les mesures prises. Le risque, c'est le rejet en bloc des mesures, bonnes comme excessives, par la population. Qui respecte aujourd'hui la bulle de 5 ? Merci Jean-Luc d'exprimer ton avis d'homme de terrain.
Raymond Moriaux
21 aout 2020Les choses iraient peut-être déjà un peu mieux si ces experts montraient spontanément davantage de réserve à s'exprimer dans les média. Quand en outre ils sont mandatés par les autorités pour les conseiller, c'est à celles-ci que leurs déclarations sont destinées (et donc pas à la cantonade). Qu'ils s'étripent entre eux autant qu'ils le croient nécessaire mais pas en public. Et mieux vaudrait qu'ils se limitent à donner des avis dans leur domaine de compétence; que ceux qui ont des décisions à prendre fassent eux-mêmes la synthèse des divers aspects à prendre en considération.