Lors du débat Medische Wereld, organisé le 10 octobre à Bruxelles en collaboration avec la VUB et l’UZ Brussel, l’hypothèse d’une fusion des mutualités en une structure centrale unique a suscité de vives réactions. À l’occasion d’un vote organisé dans la salle, trois quarts du public ont estimé qu’une telle mesure permettrait de rationaliser la gestion des soins de santé.
Luc Van Gorp, président des Mutualités chrétiennes, s’est montré sceptique face à cette idée. « J’ai remarqué que les gens étaient très enthousiastes, voire applaudissaient, lorsqu’on évoquait la réduction des moyens des mutualités ou l’application du système Pay for Performance. Cet applaudissement me fait sourire », a-t-il lancé.
Le dirigeant a rappelé son attachement à la liberté de choix des citoyens : « Je pense d’abord que la population doit pouvoir continuer à choisir entre plusieurs mutualités. Et ensuite, je dois vous décevoir : les mutualités travaillent en réalité assez bien ensemble. Les sept existantes n’ont plus que trois systèmes numériques, et s’il ne tenait qu’à moi, il n’y en aurait déjà plus qu’un demain. Ces systèmes multiples coûtent très cher », a-t-il reconnu, avant d’ajouter : « Par contre, faire absorber toutes nos missions par l’INAMI ? Ce n’est pas pour moi. »
Le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, a pour sa part reconnu voir dans cette question « aussi une manière d’économiser ». « Ces trois dernières années, j’ai menacé les mutualités par tous les moyens possibles. Lors de plusieurs réunions, je leur ai dit que si elles ne respectaient pas les accords, elles organiseraient leur propre enterrement », a-t-il confié.
Interrogé sur la Mutualité socialiste, le ministre a répondu avec un sourire : « J’aime les soins de santé, je leur suis attaché, ce qui signifie qu’il faut parfois être sévère. Et cela vaut pour tous les acteurs. » Il a ajouté que les mutualités « devront profondément changer certaines choses, notamment concernant les malades de longue durée », prévenant qu’elles « en ressentiront aussi les effets financiers si elles ne collaborent pas ».
Quant à l’idée d’une fusion complète sous forme d’institution d’État, Frank Vandenbroucke a écarté cette hypothèse : « Transformer les mutualités en une seule institution publique, ce serait une nationalisation. Ce n’est pas mon objectif. Ce que je veux, c’est responsabiliser. »
Lire aussi :
> « La profession médicale est totalement subventionnée », affirme Vandenbroucke
> Frank Vandenbroucke veut réduire les lits hospitaliers et concentrer certains soins spécialisés









Derniers commentaires
Sammie Soetaert
17 octobre 2025Cher Monsieur Van Gorp, l'arrogance précède la ruine, l'orgueil précède la chute.