Dans le contenu de cette note sur les hôpitaux, que le Spécialiste a pu consulter, à quoi vont servir concrètement les 5 objectifs voulus par le gouvernement? 

Le ministre wallon de la Santé entend prendre « un arrêté portant sur la politique d’amélioration continue de la qualité dans les hôpitaux, en articulation avec l’État fédéral. Il s’agit de passer d’une approche encore trop centrée sur le respect des normes structurelles à un moment donné à une approche visant le processus et les résultats, dans une démarche d’amélioration continue de la qualité. »

Indicateurs de qualité par hôpital et bien-être du personnel
Dans l’Objectif 1, on apprend que le dispositif veillera également à mettre en place des recommandations en termes de bien-être et de rétention du personnel. « Un set ciblé d’indicateurs qualité commun à l’ensemble des hôpitaux, à définir avec le secteur (et à limiter en termes de complexité et de charge de travail). Durant une période transitoire, les résultats seront communiqués à chaque hôpital uniquement et donneront lieu à un benchmarking à des fins d’amélioration. L’objectif doit être de “tirer” tout le secteur vers le haut dans l’amélioration des pratiques. »

La question des agréments à durée indéterminée
Il est aussi prévu la redéfinition de la portée des inspections portant sur les normes structurelles. « Les processus liés à l’agrément doivent être simplifiés. Les agréments peuvent être donnés à durée indéterminée (comme cela existe déjà en Flandre et à Bruxelles) dans le cadre d’une simplification administrative, moyennant la capacité de vérifier certains éléments (notamment les volumes de personnel), et à développer une approche visant la gestion des risques. »

Dans l’Objectif 2, il est prévu de « clarifier les mécanismes de collaboration entre les hôpitaux pour ce qui concerne les projets de construction (type d’hôpital, calculs du prix pour les projets communs, continuité des constructions en cas de fusion entre hôpitaux…) et d’adapter les constructions hospitalières en tenant compte des critères ESG, en particulier dans une approche d’éco-conception des soins… »

Revoir la manière de construire les hôpitaux
La note souligne aussi qu’il faut « prévoir des constructions modulaires dès le départ, qui puissent être adaptées aux évolutions de plus en plus rapides des techniques médicales, de l’organisation des soins et des besoins. »
Cela pourrait être favorisé par la volonté « d’évaluer la possibilité de passer d’un processus par plan (à 5 ans), ce qui impose aux hôpitaux de se positionner tous les 5 ans dans une sorte de “bourse aux projets”. Inévitablement, cela demandera de clarifier la question de l’évolution du profil et des calculs du prix en cas de transfert de lits entre hôpitaux et en cas de fusion, et de mieux tenir compte de l’hospitalisation de jour, vu les évolutions en cours (pour le moment limitée à 30 % du nombre de lits complets, alors même que ce chiffre est déjà largement dépassé sur le terrain). »

Utiliser le personnel en fonction des besoins
Au sein de l’Objectif 3, le ministre entend se centrer sur la simplification : « Les normes d’agrément devraient être simplifiées et réduites… favoriser les collaborations entre hôpitaux, en particulier pour les activités spécialisées, faciliter l’utilisation optimale du personnel au sein de l’hôpital en fonction des besoins. »

Enfin, il conviendra d’analyser la nécessité d’intégrer les nouveaux métiers liés aux soins (assistant en soins infirmiers, infirmier de pratique avancée…) en préparant leur employabilité (lien entre normes, financement, enseignement).

Améliorer le lien entre les soignants
L’Objectif 4 va se concentrer sur les collaborations et l’articulation entre les lignes de soins : « Il est important d’investir dans la nécessité d’une meilleure intégration du parcours de soins entre les hospitalisations et les dispositifs d’amont et d’aval, par exemple les soins à domicile, les établissements d’accueil pour personnes âgées ou encore la convalescence et la réadaptation. En outre, face aux défis actuels (vieillissement et maladies chroniques), les nouveaux modèles de soins imposent des approches plus intégrées et personnalisées, ainsi qu’un renforcement des politiques liées à la première ligne de soins. »
Le développement de l’hospitalisation de jour et de l’hospitalisation à domicile (HAD) ne peut se faire qu’en reconnaissant la bonne articulation avec la première ligne de soins et le suivi ambulatoire au sens large.

Mieux planifier l’offre
Enfin, l’Objectif 5 entend améliorer progressivement la planification de l’offre sur le territoire, pour « s’assurer que les demandes des hôpitaux dans le cadre des plans de construction ne mènent pas à des offres de soins concentrées de façon excessive, voire au développement d’activités qui mènent à une surexploitation. »

Prêt pour le réchauffement climatique
Dans sa note, le ministre précise que le système de santé wallon doit être prêt à affronter « le réchauffement climatique, les canicules à répétition, les crises liées à des épidémies, les catastrophes naturelles (inondations). Ceci sans compter les risques de conflits et autres incidents géopolitiques (guerres, attentats, déstabilisation par piratage informatique), etc. »

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