Un chirurgien du CHC de Liège soigne les pilotes de F1

Christian Wahlen, dès la fin de ses études, s’est spécialisé comme médecin urgentiste et dirige aujourd’hui le staff médical du circuit de Spa-Francorchamps.

Le circuit de Spa-Francorchamps possède un centre de désincarcération de pointe qui est même reconnu comme la référence mondiale. Il le doit à un homme: Christian Wahlen, un belge, chirurgien du CHC de Liège. Il a développé ce centre créé par le Circuit de Spa-Francorchamps et le RACB afin de former le monde médical et les différents intervenants à l’extraction des pilotes de leur voiture (une F1 ou une toute voiture de course…). Ce centre, labélisé FIA, est un endroit exceptionnel: «Les corps des pilotes sont fragiles même s’ils sont très musclés. Des petits écarts en course peuvent amener d’énormes chocs» explique le Dr Wahlen. «On a développé des techniques pour sortir le pilote de sa voiture sans aggraver la situation. On ne peut évidemment pas les sortir comme des sacs de patates. La priorité est de protéger leur colonne cervicale et les lombaires. Nous devons être très prudents parce que cela peut avoir des conséquences importantes pouvant aller jusqu’ à la paralysie.»

Toujours se former
Dès la fin de ses études de médecine, il s’est spécialisé comme médecin urgentiste et il a intégré le staff médical du circuit de Spa-Francorchamps dès 1985. Depuis il a poursuivi les formations et s’est entouré d’une équipe médicale de qualité. Devenu président de la Commission médicale du RACB (Royal Automobile Club de Belgique), il est, par ailleurs, depuis plus de 25 ans membre de la Commission Médicale de la FIA. De nombreux responsables médicaux d’autres circuits de F1 à travers le monde viennent le voir.

La tête en danger
Au fil des années, la FIA a inventé toute une série de systèmes pour protéger les pilotes (halo de sécurité…): «La tête des pilotes avec la force de la vitesse peut subir des lésions importantes. Elle est réellement bien protégée par des systèmes latéraux qui réduisent le fait qu’elle parte à gauche ou à droite», ajoute-t-il. Chaque voiture possède ses spécificités: «On ne sort pas un pilote de F1 d’un véhicule accidenté de la même manière qu’un pilote d’une voiture fermée. Nos techniques sont très spécifiques». L’équipe médicale s’entraine quotidiennement pour parfaire leur formation et développer les bons réflexes. Suivant les accidents et le type de blessures en course, les blessés sont transférés, la plupart du temps par hélicoptère, vers l’hôpital de Verviers ou le CHU ou le CHC de Liège. Cette année, il y a eu, toutes courses confondues, 6 blessés dont deux vraiment importants et 4 tassements de vertèbres.

Gants connectés
Par ailleurs, la FIA et les équipes médicales essaient toujours d’améliorer la sécurité des pilotes. Cette année, ils portent tous des gants connectés. Ils avaient été testés au GP de Spa-Francorchamps l’année passée. Ils ont, à présent, été généralisés pour cette saison. Il s’agit de gants biométriques avec un capteur flexible de 3 mm cousu dans la zone de la paume de la main. Ils mesurent la quantité d’oxygène dans le sang et le pouls de chaque pilote. Ils permettent surtout aux médecins de la «Safety Car» lorsqu’ils arrivent sur un accident de gagner un temps précieux et de pouvoir prendre connaissance des paramètres vitaux du pilote avant la désincarcération. Ils peuvent les suivre via une tablette qui se trouve dans la «Safety Car» et qui leur fournisse toutes les données en temps réel. La technologie médicale a vraiment débarqué en F1!

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Derniers commentaires

  • Jean-Marie SIQUET

    31 aout 2019

    Il serait bon de parler aussi des autres médecins du staff et tout particulièrement du dr Jean Claude Tellings qui fut sont associé de très longues années,( jusqu'en 2018).une bonne partie des mérites attribués à notre confrère lui reviennent aussi.
    Voilà..j'espère qu'une correction sera envisagée..