Un cas d'euthanasie devant les assises - La patiente a été menée et poussée à la mort (partie civile)

Tine Nys, euthanasiée le 27 avril 2010, "a été menée et poussée intentionnellement vers la mort. Est-ce que sa demande (d'euthanasie, NDLR) était libre et réfléchie ou était-elle la conséquence d'une pression externe? Les parties civiles ont quelques doutes", a indiqué vendredi l'avocat Fernand Keuleneer, qui représente la famille de la patiente.

La cour d'assises de Flandre orientale revient sur l'euthanasie de Tine Nys. La famille de cette femme de 38 ans reproche aux trois médecins impliqués dans cette euthanasie d'avoir agi sans respecter le cadre légal d'une telle mise à mort.

Selon Me Keuleneer, il s'agit de bien plus qu'une simple euthanasie. "Les parties civiles vont démontrer que Tine a été victime d'un environnement qui a intentionnellement conforté et encouragé Tine dans son souhait - incertain - de mettre fin à ses jours. Les dernières semaines de sa vie ont ainsi été mises en images par des photographes et son histoire 'humaine' occupe une partie centrale d'un livre sur l'euthanasie, tout cela à l'initiative de Vonkel, (un lieu de rencontres sur la fin de vie, NDLR), présidé par le troisième accusé."

"Tine a alors été plongée dans une situation qui n'offrait pas d'autre porte de sortie. Ce qui permet de s'interroger sur la liberté réelle de sa décision et de se demander s'il n'y a pas eu une pression extérieure quelconque", poursuit Fernand Keuleneer. "Au lieu d'essayer d'accompagner Tine vers une vie meilleure, Tine a été menée à la mort de manière consciente et cela avant que toutes les possibilités de traitement raisonnables aient été épuisées et, au final, sans que la souffrance ne soit soulagée."

Une version qu'avait contestée plus tôt dans l'après-midi, Me Jef Vermassen, qui défend le troisième accusé, une psychiatre, intervenue comme experte consultée dans l'euthanasie. "On peut dire qu'elle ne pouvait plus être soignée. Il est aussi important de souligner qu'elle ne voulait plus être traitée. (...) Tout ce que voulait Tine, c'était d'être tirée de sa souffrance insupportable, dans la paix et la sérénité. Elle voulait s'endormir pour de bon sans devoir encore souffrir. C'était son souhait premier. Si cela n'était pas réalisable, elle avait l'intention de mettre fin elle-même à ses jours."

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