Une seule dose de vaccin suffirait après un Covid-19

Une étude parue dans Nature Medicine suggère qu’une seule dose du vaccin à ARNm de Pfizer-BioNtech pourrait suffire à assurer une protection suffisante pour les personnes ayant été atteintes par le Covid-19. Cette nouvelle, si elle se confirme, pourrait constituer non seulement une bonne nouvelle sanitaire, laissant plus de doses disponibles, mais aussi un gain non négligeable d’un point de vue économique.

Des études à échelle réduite l’avaient déjà suggéré par le passé, il s’agit ici d’une étude beaucoup plus étendue et probablement mieux contrôlée donc plus fiable. 

En effet, les chercheurs se sont adressés à des professionnels de la santé afin de mener leur recherche. La cohorte était constituée de plus de 1.000 personnes du Cedar Sinaï Medical Center de Los Angeles en Californie. Avant d’être vaccinées, elles avaient pratiquement toutes fourni un échantillon sanguin ; la moitié après la première vaccination et un peu moins de la moitié encore après la deuxième dose. Des 500 primovaccinés, il s’est avéré à l’analyse que 35 avaient déjà été infectés par le SRAS-CoV-2 et 11 de ceux vaccinés avec la deuxième dose. 

1+0=2 !

Les chercheurs californiens ont utilisé deux méthodes différentes de dosage afin de vérifier si des anticorps neutralisants étaient présents dans le sérum des patients. Ils ont donc pu comparer les taux d’anticorps avant et après vaccination dans les populations ayant déjà souffert du Covid-19 ou non. Leurs résultats montrent que les personnes déjà infectées présentaient un taux d’anticorps neutralisants supérieur à celles qui ne l’avaient pas été, quel que soit le moment du test. Ainsi, les personnes infectées non vaccinées bénéficiaient d’un taux presque équivalent à celles qui avaient déjà reçu leur première dose de vaccin. Après la première injection chez les personnes précédemment infectées, le taux d’anticorps s’est avéré aussi élevé que celles, qui n’ayant pas été contaminées, avaient reçu leur deuxième dose. 

Prudence, prudence…

Pour les chercheurs, il semble donc bien qu’une seule dose de rappel administrée à des personnes précédemment infectées offre le même bénéfice que deux doses administrées à des personnes sans infection préalable. Cela modifierait donc considérablement la stratégie mise en œuvre actuellement. Avec plus de 900.000 cas en Belgique, ce sont autant de doses qui seraient épargnées. Toutefois, le conditionnel est vraiment de rigueur pour différentes raisons. Tout d’abord la population étudiée est spécifique à un endroit donné. Ensuite, même si cet échantillon est plus large que les autres études publiées, il demeure relativement restreint, ne permettant pas de tenir suffisamment compte de la variation des réponses immunitaires à l'infection et à la vaccination. Enfin, on ne sait toujours pas combien de temps cet effet booster de l’injection à la suite d’une infection préalable dure… 

Antibody responses to the BNT162b2 mRNA vaccine in individuals previously infected with SARS-CoV-2

  • Ebinger JE et al. Antibody responses to the BNT162b2 mRNA vaccine in individuals previously infected with SARS-CoV-2 Nature Medicine 1/04/2021 https://www.nature.com/articles/s41591-021-01325-6

     

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