UNESSA refuse des coupes linéaires dans les services essentiels

UNESSA, la fédération de l’aide et des soins aux personnes en Wallonie et à Bruxelles, alerte dans un communiqué vendredi sur le risque de nouvelles réductions budgétaires linéaires. À l’approche des conclaves budgétaires, dont celui de la Région wallonne qui s’ouvre ce lundi, elle plaide pour des investissements ciblés et la mise en place de « pactes d’efficience » afin de protéger les services vitaux pour la population.

Financer des soins de santé de qualité et l’accompagnement des publics fragiles « n’est pas un coût mais un investissement », rappelle la fédération. « Nous ne demandons pas l’impossible : nous proposons d’investir mieux, pour protéger l’essentiel et améliorer l’impact de chaque euro public », souligne le Dr Philippe Devos, directeur général d’UNESSA.

La fédération réaffirme son refus catégorique des coupes linéaires, qui « menacent directement la continuité et la qualité des soins et de l’accompagnement ». « Couper en version râpe à fromage, c’est prendre le risque de fermer des services essentiels et d’alourdir la facture demain. Nous nous opposons également à toute réforme menée sans trajectoire ni visibilité. Nous plaidons pour un pacte d’efficience avec des objectifs clairs et vérifiables », déclare le Dr Devos.

UNESSA propose de co-piloter avec les acteurs de terrain des pactes fondés sur la simplification administrative, la mutualisation, l’usage pertinent du numérique, les achats groupés, la formation et la suppression des tâches sans valeur ajoutée. Ces accords seraient assortis d’objectifs chiffrés adaptés et d’un suivi par les autorités publiques. La fédération réclame aussi des trajectoires pluriannuelles de trois à quatre ans, avec des garde-fous pour sécuriser les effectifs critiques (personnel soignant, assistance à domicile), garantir les moyens d’impulsion et accompagner la transition sans fragiliser les structures.

« En outre, ajoute le Dr Philippe Devos, une réduction dans les investissements doit s’accompagner d’une réduction équivalente des charges supportées par les acteurs de terrain, afin de préserver l’équilibre du secteur. »

La fédération insiste également sur le rôle central des corps intermédiaires, qu’elle considère comme des « partenaires de solutions ». « Les corps intermédiaires ne sont pas des lobbies sectoriels : ce sont des partenaires de solutions pour des investissements publics qui soignent mieux, aident mieux et excluent moins », poursuit le Dr Devos. Il se dit prêt à détailler les propositions d’UNESSA auprès des autorités concernées.

UNESSA représente 548 structures affiliées, soit plus de 1.128 antennes régionales et services en Wallonie et à Bruxelles. Elles sont actives notamment dans les hôpitaux, maisons de repos et de soins, la santé mentale, le handicap, la petite enfance, la promotion de la santé à l’école, les plannings familiaux, l’aide à la jeunesse ou encore l’insertion socioprofessionnelle et l’économie sociale. Ensemble, elles emploient environ 65.000 personnes.

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