Vaccination infantile : « Il faut améliorer la participation de l’ensemble des médecins »

En Belgique, seulement 82 % des jeunes enfants reçoivent la deuxième dose du vaccin rougeole-rubéole-oreillons (ROR). « C’est bien en dessous du taux de 95 % nécessaire pour atteindre une immunité collective », rappelle la députée Sophie Fafchamps au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

« Ce recul est notamment dû à la crise de la Covid-19 et à l’anxiété que la vaccination a générée ces dernières années. Il est aussi causé par de la désinformation : certaines rumeurs prétendent que ce vaccin pourrait provoquer un trouble du spectre de l’autisme (TSA), ce qui est totalement faux, comme le confirment plusieurs médecins. » poursuit Sophie Falchamps.

Les répercussions sont directes, puisqu’en 2024, l’Europe a enregistré plus de 125 000 cas de rougeole et près de 300 000 cas de coqueluche, en partie dus au fait que les enfants ne sont pas assez vaccinés. Mais comment améliorer cette couverture ?

Les médecins doivent utiliser le vaccin gratuit

Pour Valérie Lescrenier, ministre de l’Enfance, plusieurs solutions se profilent, dont la sensibilisation des médecins : « Il faut améliorer la participation de l’ensemble des médecins qui n’utilisent pas encore le vaccin gratuit. La vaccination peut aussi, à présent, être effectuée par les infirmières des équipes de promotion de la santé à l’école (PSE). Pour rappel, la première dose, administrée à 12 mois, est relativement bien suivie. La deuxième dose, administrée lorsque l’enfant est en âge scolaire, pose davantage problème. Or, pour que le vaccin atteigne son efficacité maximale, ces deux doses doivent être injectées. »

L’information aux généralistes

Par ailleurs, aujourd’hui, la communication est également importante. « Le site www.vaccination-info.be regroupe, en une seule structure, l’ensemble des informations sur la vaccination, tant pour les professionnels, les médecins… que pour le grand public. Les médecins ne doivent pas hésiter à l’utiliser pour leurs explications aux parents. »

L’information à l’hôpital dès la naissance

Pour la ministre, l’information des parents doit aussi débuter dès l’hôpital : « Les parents y reçoivent une information à ce sujet pour réduire les réticences à administrer les vaccins aux enfants. D’ailleurs, j’aimerais souligner le rôle que jouent les partenaires enfants-parents (PEP’S) à la maternité ou lors des consultations à domicile. Ils peuvent discuter avec les parents afin de lever les barrières. »

L’action des centres PSE est primordiale. « Leur agrément repose notamment sur le fait qu’ils proposent l’ensemble des vaccins dans leur offre de services. Ils diffusent également, à l’attention des familles, une communication de rentrée qui repose sur la vaccination. »
L’ONE distribue aussi des prospectus destinés aux parents.

L’enjeu est très important, alors que les retours de vacances vont ramener sur notre territoire plusieurs cas avant la rentrée des classes…

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.