Le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke a affirmé lors de l’émission QR le débat mercredi vouloir expérimenter en 2026 la délivrance de médicaments à l’unité, en commençant par les antibiotiques. La mesure, proposée de longue date par le CD&V et soutenue par Vooruit, vise à réduire le gaspillage médicamenteux et pourrait générer des économies substantielles pour les patients et l’Inami.

« Nous développons un système qui permettra aux pharmaciens de délivrer 21 doses si le médecin en prescrit 21 », a déclaré le ministre. Selon des estimations de 2023, le dispositif représenterait une économie annuelle de 4,1 millions d’euros pour les patients et de 17,3 millions pour l’Inami.

Les médecins généralistes se montrent largement favorables. « Dans la pratique de la médecine générale, la prescription à l’unité a tout son sens. Choisir la taille de la boîte est plus un casse-tête logistique qu’autre chose », a expliqué Sarah Cumps, vice-présidente du Collège de Médecine Générale (CMG). Elle souligne que de nombreux traitements débutent à l’essai, ce qui conduit à l’abandon de boîtes entières. En 2024, 280 tonnes de médicaments périmés ont été récoltées en Wallonie et à Bruxelles.

Outre le gaspillage, la mesure pourrait réduire l’automédication. « Nous voyons encore des patients qui reprennent de vieux antibiotiques restés dans leurs armoires. Ce n’est ni souhaitable pour leur santé ni pour la résistance aux antimicrobiens », a ajouté Sarah Cumps. La délivrance à l’unité limiterait aussi les risques liés aux médicaments à potentiel addictif, comme les somnifères et anxiolytiques, souvent prescrits en conditionnements trop importants.

Du côté de l’industrie, des réserves subsistent. « Comment traiter les médicaments pour faire en sorte qu’il y ait chaque fois une dose adaptée au patient ? Ce n’est pas évident à préparer pour les pharmaciens », souligne Caroline Ven, directrice de Pharma.be. « Mais nous sommes prêts à en discuter. Et nous avons déjà commencé à le faire il y a deux ans. »

Une réunion entre le cabinet du ministre et l’Association pharmaceutique belge serait prévue le 20 octobre.

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