Coronavirus : 4,7% des MG sur la touche pour cause de maladie

Quelque 2,4 % des appels parvenant aux médecins généralistes sont référés aux centres de (pré)-tri et aux services d'urgence. C’est l’un des enseignements du « baromètre COVID-19 pour les soins de première ligne ». Autre constat chiffré : 4,7 % des MG sont ‘out’ pour cause de maladie. C’est dans les centres de triage et dans les rangs des MCC (les médecins coordinateurs en maisons de repos et de soins) que la situation semble la plus tendue.

Le baromètre COVID-19 pour les soins de première est un outil de surveillance nationale, lancé pour monitorer l'état des soins primaires durant l’épidémie. Il s’appuie sur des questionnaires en ligne à compléter régulièrement et anonymement, par des professionnels de diverses disciplines, dont les MG. Il a été élaboré pour ceux-ci par des centres universitaires de médecine générale, et est soutenu par Sciensano, la SSMG, le Collège de médecine générale, et au nord du pays, par Domus Medica et Vivel, l'Institut flamand de première ligne.

Plus de 2.600 cabinets distincts en Belgique se sont prêtés au jeu, représentant un total de plus de 7.200 généralistes. D’après le baromètre, 1,7 % des appels sont redirigés vers les centres de triage et 0,69 % vers les urgences. Un faible pourcentage qui s'explique par le fait que « les patients souffrant de troubles respiratoires légers s’adressent bien à leur médecin généraliste », explique Caroline Verlinde, la directrice de Vivel. « C'est très positif, car cela permet à ces derniers d'alléger la pression pesant sur les services d'urgence. »

Les résultats nous apprennent par ailleurs que 4,7% des médecins ont cessé leurs activités pour cause de maladie. Le Limbourg se démarque de cette moyenne, avec un taux supérieur à 7%. La moyenne en Flandre est plus élevée qu'en Wallonie.

Les postes de triage et les MCC sous pression

« Pour l'instant, la charge de travail en médecine générale n’est pas trop mauvaise », indique Caroline Verlinde. « Dans les MR(S), par contre, elle a augmenté. »  Au total, 7% des pratiques ont rapporté, lors de leur dernière contribution au baromètre, que tout était en ordre, tandis que 9% ont indiqué qu'elles avaient besoin d'aide. Dans les centres de pré-tri et pour les médecins coordinateurs en MRS, la situation est nettement moins bonne que dans les cabinets MG.

Au total, 637 pharmacies sont encore ouvertes en Belgique. Fait remarquable : beaucoup plus de personnes contactent leur officine par téléphone. On observe également une grande pénurie de matériel à usage personnel. Par exemple, il y a des pénuries de l’ordre de 10% pour l’alcool désinfectant, de 13% pour le gel pour les mains, de 65% au niveau des masques et de 40% en ce qui concerne les gants.

Un outil qui a peu percé au sud

Plusieurs observateurs nous signalent que ce qui précède reflète en toute vraisemblance une réalité fort flamande. « Il n’y a pas énormément de MG francophones qui répondent au questionnaire », indique par exemple le Dr Belche, MG à Liège et chargé de cours au département MG de l’ULiège.  Lui-même complète le baromètre mais estime que « sa pénétration reste faible au sud du pays. Au nord, l’habitude d’encodage est plus ancrée. Ainsi les confrères flamands ont-ils le réseau Intego d’enregistrement de données épidémiologiques, en parallèle à celui des ‘médecin vigies’, et relié à la KUL » [où a été conçu le baromètre, ndlr]. On ne connait pas, de fait, la ventilation territoriale de l’échantillon des répondants. Ce qui impose de prendre un peu de recul vis-à-vis de ces statistiques…

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