La consommation de cocaïne augmente en Belgique

La consommation de cocaïne a augmenté au cours des dernières années, note l'Institut de santé publique Sciensano dans son rapport sur la situation en matière de stupéfiants en 2022. L'héroïne a par contre moins la cote, tandis que le cannabis reste la drogue illégale la plus consommée.

Pour tirer ses conclusions, l'unité Drogues illégales de Sciensano a croisé plusieurs types de données: les demandes de traitement, les délits pour possession de stupéfiants, la concentration de drogue dans les eaux usées, etc.

En ce qui concerne la cocaïne, le nombre de demandes de traitement pour soigner une addiction a augmenté de 2.500 en 2015 à 4.200 en 2022. Le nombre de délits pour possession est, lui, passé de 2.000 à près de 3.500 entre 2013 et 2022.

L'Institut de santé publique fait également le lien avec la drogue interceptée avant qu'elle n'atterrisse entre les mains des consommateurs. Ainsi, "les saisies de cocaïne sont également en hausse, avec près de 111 tonnes en 2022", relève-t-il. La drogue provenait principalement d'Équateur, du Panama et de Colombie.

Enfin, des concentrations élevées de cocaïne, mais aussi d'ecstasy et d'amphétamines, ont été observées dans les systèmes de collecte des eaux usées à Anvers et à Bruxelles en 2022. Parmi plus de 100 villes européennes étudiées, la Métropole et la capitale arrivent dans le top 5 des localités où ces concentrations sont les plus élevées.

La consommation de crack augmente principalement à Bruxelles, d'après les informations émanant des centres de traitement, des programmes d'échange de seringues et des espaces pour usagers. Par rapport aux années précédentes, ce dérivé cristallisé de la cocaïne, fumable et très toxique, est aussi plus souvent mentionné par les personnes en traitement pour un problème de drogue.

De manière générale, l'utilisation de substances stimulantes (comme l'ecstasy, les amphétamines et la cocaïne) a augmenté dans la population.

Par contre, le nombre de patients soignés pour leur consommation d'opioïdes, et en particulier d'héroïne, a diminué. Près de 3.000 traitements pour lutter contre une addiction à l'héroïne ont été initiés en 2015, contre 1.800 en 2022. Le nombre de délits pour possession de ce dérivé de la morphine est passé de 1.500 en 2013 à 1.000 en 2022, selon les chiffres compilés par Sciensano.

"Le cannabis reste de loin la drogue illégale la plus utilisée en Belgique", poursuit l'institut. Le nombre de patients traités pour cette substance est resté stable au cours des dernières années.

Les feuilles de cannabis sont principalement cultivées en Belgique, tandis que la résine est généralement importée du Maroc, de l'Espagne et du Liban.

"Une proportion significative de consommateurs de cannabis prennent ce produit en combinaison avec de l'ecstasy, de la cocaïne ou de la kétamine", signale en outre le rapport.

Seule une très faible proportion d'individus (14%) se débat contre un seul stupéfiant. "Plus de la moitié (57%) déclare avoir des problèmes avec deux ou trois substances, et près d'un tiers (29%) avec quatre substances différentes ou plus", s'inquiète Sciensano. Pour 39%, un opioïde (comme l'héroïne ou le fentanyl) est la principale drogue posant problème, la cocaïne l'étant pour 10% et l'alcool pour 10%.

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